L’économie de la République démocratique du Congo ne sera pas épargnée par les impacts probables de la pandémie du coronavirus. Autant l’économie mondiale est déjà secouée à court terme par cette pandémie planétaire, autant la RDC doit se prémunir pour amortir les chocs probables.
D’ores et déjà, la RDC a abaissé le vendredi 13 mars les prévisions de son taux de croissance économique de 4,6% à 4,1% pour 2020, a annoncé la Banque centrale du Congo. Cependant, l’incertitude du coronavirus inquiète davantage les experts.
« En RDC depuis le début de l’année, la cadre macroéconomique reste globalement stable mais une stabilité sur fond des pressions exercées sur nos finances publiques. Lesquelles pressions risquent d’être amplifiées par l’incertitude liée à la propagation du coronavirus. Le coronavirus est aujourd’hui considéré si pas l’ennemi numéro un mais le facteur de risque numéro un pour toutes les nations. C’est donc, une situation qu’il faudra à tout prix bien gérer pour contenir cette grippe, je pense, saisonnière. De toute façon, le coronavirus n’a pas encore affecté de manière significative notre économie », a tenté de rassuré le gouverneur de la Banque centrale du Congo, Déogratias Mutombo, au cours de la conférence de presse le vendredi 13 mars à l’issue de la réunion du Comité de politique monétaire.
Pour autant, la RDC récent déjà certains chocs dû au coronavirus à la suite notamment du ralentissement de la demande de ses matières première sur le marché international.
« La baisse de la demande internationale que nous connaissons depuis un certain temps risque d’être accéléré par la propagation planétaire du coronavirus. Cette baisse a déjà induit une chute des cours du cuivre du cobalt, surtout du pétrole. La poursuite du coronavirus ne fait pas que baisser la demande mais aussi l’offre. Donc, les deux sont en train de baisser. Donc, comme nous sommes dépendant du cuivre et du cobalt, ça risque d’affecter davantage nos finances publiques si les réformes visant l’amélioration de mobilisation des recettes et l’amélioration de la qualité de la dépense tarde à être mis en œuvre. Il est impératif de mettre en œuvre ces réformes », prévient le patron de l’Institut d’émission.
Cette question du coronavirus a été au centre des échanges au sein du Comité de politique monétaire. Pour les experts de la BCC, les impacts probables du coronavirus dans le monde sur la RDC sont entre autres : la perte de croissance économique ; la baisse des rapatriements des devises ; la baisse de la rentabilité des fonds propres des banques ; la baisse des recettes du trésor ; la dépréciation du taux de change et l’accélération de l’inflation ; le risque de la baisse des réserves de change ; la perte du pouvoir d’achat et la dégradation de la situation sociale.
La RDC enregistre jusque-là 3 cas confirmés au coronavirus. Les scenarii des experts de la BCC en cas de la propagation du coronavirus sur le territoire national sont notamment : la baisse des mouvements des personnes et des biens ; la baisse de l’activité dans tous les secteurs de l’économie nationale ; la baisse des investissements intérieurs ; l’expansion des dépenses publiques ; le risque d’une longue récession.
A travers le monde, il y a une mobilisation tous azimut tant des pays que des institutions financières internationales. Le FMI a disponibilisé 50 milliards USD dont 10 milliards USD à taux zéro pour des pays en voie de développement. La Banque mondiale a débloqué 12 milliards pour aider les pays à face à la pandémie. La Banque centrale européenne a débloqué 120 milliards d'euros pour réagir à la crise économique engendrée par la propagation du Coronavirus.
Amédée Mwarabu