Le Ministre des Finances, Sele Yalaghuli (photo), a soumis à la réunion du Conseil des ministres du 24 janvier, « les contraintes actuelles de l’économie congolaise et les pistes durables de solution ». Ces contraintes sont notamment le fait du déficit structurel des recettes publiques qui fait que la gouvernement n’arrive pas à assurer ses dépenses.
« En ce qui concerne les contraintes actuelles de l’Economie congolaise et les pistes durables de solution, le Ministre des Finances a relevé que l’économie congolaise est confrontée actuellement à deux principaux problèmes qui requièrent des solutions durables. Le premier est celui de l’exigüité structurelle des ressources financières face aux urgences humanitaires, aux besoins sociaux et sécuritaires pressants ainsi qu’aux priorités de développement. Le Second problème tient en l’existence de certaines externalités négatives empêchant son fonctionnement optimal », note le compte rendu du Conseil des ministres du 24 janvier sous la direction du président de la République.
Explicitant cette situation, le ministre des Finances a dit : « Pour ce qui est de l’exigüité des ressources financières, celle-ci est attestée par le niveau de pression fiscale qui est l’un des plus faibles du monde (11% contre 20% pour la moyenne africaine au Sud du Sahara), avec comme conséquence un excès structurel des dépenses sur les recettes publiques. Il en découle donc un déficit structurel qui explique l’accumulation des arriérés et retards de paiement ».
Parmi les pistes de solution, l’on sait que le président de la République a levé l’option de faire appel aux partenaires multilatéraux notamment le FMI et la Banque Mondiale. Ce qui a permis la conclusion du Programme de référence dont la première retombée favorable a été l’octroi à la RDC de 368 millions d’USD au titre de facilité de crédit rapide en décembre 2019. Tout aussi la Banque mondiale a promis à la RDC 1 milliard USD sur deux ans.
Le second problème, a dit Sele Yalaghuli, est l’existence des externalités négatives. « Il s’agit des obstacles empêchant le fonctionnement normal de l’environnement où opèrent les entreprises et les hommes d’affaires, notamment le caractère peu favorable de climat des affaires et des investissements, marqué, entre autres, par la multiplicité des tracasseries et des taxes, des goulots d’étranglement tenant aux difficultés d’accès à l’eau, et à l’électricité, etc. », a dit l'argentier national.
Face à cette structure de déficit structurel et de climat des affaires peu favorable à l’éclosion des investissements, le ministre des Finances a suggéré au gouvernement de « maintenir notre coopération avec les partenaires extérieurs (FMI et Banque Mondiale) et de prendre des mesures fortes au niveau des finances publiques et à celui du fonctionnement du système économique ».
Ainsi, le Conseil des Ministres a décidé de la tenue d’une réunion restreinte la semaine prochaine sous la présidence du Chef de l’Etat à laquelle participeront le Premier Ministre et quelques Ministres du Secteur afin d’arrêter les dispositions destinées à la réflexion profonde sur les mesures pratiques à prendre par le Gouvernement dans une réunion du Conseil consacré exclusivement à ces questions.
Dans le budget 2020, le gouvernement doit mobiliser 11 milliards USD avec une pression fiscale de 14%.
Amédée Mwarabu