Des anciens députés nationaux de la dernière législature sous l'ère Minaku ont assiégé lundi 28 octobre 2019 le bureau de l'Assemblée nationale au Palais du peuple. Motif : ils réclament auprès de Mme la présidente de la Chambre basse du Parlement des émoluments de février 2019 ainsi que leurs indemnités de sortie, depuis bientôt 10 mois.
« Mais en réalité, les émoluments de février 2019 reviennent aux députés nationaux de la législature en cours, lesquels frais leur ont déjà été payés étant donné qu'ils ont été installés mi-février et méritent donc d'être payés. Il s'agit donc là d'une erreur de jugement de la part de ces élus honoraires. La 2ème erreur est que les indemnités de sortie ont été entièrement payées et à ce jour, aucun député de la législature passée n'accuse un retard à ce sujet. Le problème ne devrait donc pas être posé à Jeannine Mabunda, mais plutôt au trésor public (gouvernement) si retard il y'avait », souligne le cabinet de la présidente de l'Assemblée nationale.
Par contre, à en croire le député national élu et réélu de Butembo, Crispin Bindule, joint au téléphone a indiqué que ces émoluments s'élèvent à 8 millions des Francs congolais par député. Et cela concerne tous les députés nationaux de la législature passée sans exception, les non réélus comme ceux qui sont réélus.
Quant aux indemnités de sortie, l'honorable Bindule explique que la mandature passée a duré sept ans. Or, les députés avaient touché leurs indemnités de la fin du mandat ordinaire de cinq ans. Ce qu'ils réclament à présent, ce sont les indemnités pour les deux ans qui se sont ajoutés.
Donc, chaque député national de la dernière législature, a indiqué l'élu de Butembo, a droit à 8 millions des Francs congolais multiplié par six, ce qui donne un total de 48 millions des Francs congolais à chacun.
Ces députés nationaux honoraires réclament aussi leurs frais de la SESSOPA (service spécialisé de solde de la paie des anciens parlementaires). Le député Bindule fait savoir que ces frais s'élèvent à 1.200 dollars américains, mais qu'on donne seulement à un ancien député national non réélu et ayant déjà atteint 52 ans d'âge.
Sur cette question, le cabinet de la présidente de l'Assemblée nationale explique : « Pour ce qui est des frais de la SESSOPA qu'ils réclament, qui du reste sont leurs droits, il sied de dire ici que le budget de l'Assemblée nationale exercice 2019 n'a rien prévu de tel et que l'honorable présidente n'a pas de magie à faire sinon d'en faire le suivi auprès du Gouvernement de la République pour programmation dans les prochains budgets alloués à la Chambre basse du Parlement ».
En attendant, indique la même source, ces députés nationaux honoraires sont appelés au calme.
Une pétition contre « la mauvaise » gestion de Mabunda
Dans un autre chapitre qui concerne toujours l'Assemblée nationale, signalons qu'un groupe de députés nationaux réclament la déchéance de la speakerine de la Chambre basse du Parlement. Ils accusent Mme Jeanine Mabunda de la mauvaise gestion de cette deuxième institution de la République.
Une pétition est en préparation depuis une dizaine de jours contre la présidente de l'Assemblée nationale. Curieusement elle serait l'initiative des caciques inconditionnels aussi bien du Front commun pour le Congo (FCC) que du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), famille politique à laquelle appartient même la speakerine de la Chambre des représentants.
« Les initiateurs de la pétition reprocheraient à Jeanine Mabunda la mauvaise gestion de l'Assemblée nationale. La pétition contre Jeanine Mabunda procèderait du classique de l'exercice du jeu démocratique au sein de l'hémicycle. Cependant, la question qui se pose est celle de savoir si au stade actuel de la vie des institutions du pays, l'initiative pour le départ de Jeanine Mabunda peut paraitre opportune. Ladite pétition porterait des germes de corruption. Toute motivation pécuniaire contre signature d'une pétition, fût-elle de destitution du Bureau Mabunda, est une antivaleur à bannir au sein de la chambre basse du Parlement », prend position le cabinet de la présidente de l'Assemblée nationale.
Il estime aussi que les auteurs de cette pétition devraient s'assumer publiquement, dans le respect de la procédure parlementaire en la matière, afin d'obtenir ou non, l'adhésion de leurs collègues qui auraient eu des reproches quant à la gestion de cette institution.
« Le week-end dernier dans le hall du Palais du peuple, on a entendu un groupe de députés nationaux reconnaître la presidente de leur chambre, la gestion technique de leur institution. Une orthodoxie qui se traduit, entre autre autres, par le refus de débloquer d'importants moyens financiers au profit des faux-malades. Car, il y aurait des députés qui feindraient d'être malades et exigeraient que la questure de l'Assemblée nationale débloque de l'argent pour leurs prises en charge médicale à l'étranger. Si c'est vraiment cette rigueur empreinte de moralité dans la gestion de l'appareil d'Etat, que les auteurs de la pétition reprochent à Jeanine Mabunda, alors le Président de la République qui fait de la lutte contre les "antivaleurs" son cheval de bataille, a du pain sur la planche », tranche le cabinet Mabunda.
Lepetit Baende