Tshisekedi n'a toujours pas abrogé le décret Tshibala accordant des retraites dorées aux anciens membres du gouvernement

PAR Deskeco - 08 avr 2019 10:21, Dans Actualités

Le président de la République, Félix Tshisekedi, totalise aujourd’hui exactement 75 jours depuis son investiture à la magistrature suprême. Il ne lui reste que 25 jours pour franchir le cap de “100 premiers jours” qui exige des résultats. Les congolais n’attendent de lui que le  changement afin qu’il y ait désormais un État des droits en RDC.

L’Etat des droits suppose une égalité des chances pour tout le monde et surtout une redistribution équitable des revenus publics. C’est le cas justement de ce décret litigieux du Premier ministre Bruno Tshibala accordant des avantages sociaux mirobolants aux anciens membres de son gouvernement et au personnel politique de la présidence et de la primature.

DESKECO.COM avait évalué à 28,8 millions USD par an, soit 2,4 millions USD par mois, le poids financier de ce décret pour un gouvernement de 59 membres.

Signé le 24 novembre 2018 et publié au journal officiel, ce décret crée de l’émoi en RDC. Il détermine les avantages et les devoirs reconnus aux anciens membres du Gouvernement.

Dans son volet financier, le décret fixe l’indemnité mensuelle accordée aux anciens premiers Ministres à 30 % des émoluments du Premier Ministre en fonction, une indemnité de logement à 5 000 USD, des titres de voyage, une garde sécuritaire composée de 2 à 3 policiers, la prise en charges des soins médicaux à l’étranger, un passeport diplomatique, etc.

Aux anciens membres du Gouvernement, il est reconnu une indemnité mensuelle estimée à 30% des émoluments de ceux en fonction ; une indemnité mensuelle de logement de 1000 USD, un titre de voyage par an, en business class, etc.

Certes durant son récent séjour aux Etats-Unis, Félix Tshisekedi a déclaré qu’il n’entend pas opérer « des changements brutaux » pour ne pas provoquer le « désordre ». Cependant, le besoin de la justice distributive est si pressant que le président de la République devrait envoyer certains signaux forts, sans attendre, pour donner le gage de changement.

La répartition inégale des ressources publiques ne fera qu’accroître la pauvreté dans le pays voire susciter des tensions sociales. Il est important que les acteurs politiques travaillent pour l’intérêt du peuple. Pour le cas de la RDC, le pari est encore loin d’être gagné.

La grogne dans la quasi-totalité des secteurs socioéconomiques est la preuve que les Congolais ne supportent plus l’injustice sociale. C’est pourquoi, les Congolais ne cessent de rappeler à chaque occasion au nouveau chef de l’Etat son propre slogan « le peuple d’abord ».

Amédée MK

 

Articles similaires