RDC:Le Représentant pays du FMI  maintient les prévisions d’un ralentissement de la croissance à 4,3% en 2019 

PAR Deskeco - 27 juin 2019 09:38, Dans Actualités

Le Représentant résident du FMI en RDC, Philippe Egoumé, a présenté, le mercredi 26 juin dans son cabinet de travail à Kinshasa, devant les médias et les organisations de la société civile le document « Perspectives économiques Régionales de l’Afrique subsaharienne : Reprise dans un contexte de grande incertitude » que son institution vient de publier. Il a aussi commenté le « Développement économique récent » de la RDC.

L’expert du FMI, commentant le développement récent de l'économie congolaise, a souligné que "l’accélération de la croissance économique, amorcée depuis 2017, s’est affermie en 2018". Et que ce rythme soutenu de croissance est "principalement tiré par l’industrie extractive". Il a également noté que les recettes d’exportation ont significativement  augmenté en 2018 de 36% par rapport à 2017 suite au niveau élevé des cours des principaux produits d’exportation, en l’occurrence le cuivre et le cobalt.

Aussi, a-t-il relevé que l’augmentation  des investissements publics en RDC, consécutifs à la mise en œuvre du Programme d’urgence du président de la République, Félix Tshisekedi, devrait "booster la contribution à la croissance économique du secteur non minier".

Toutefois, le représentant résident du FMI a interpellé sur la volatilité des cours de ces principaux produits d’exportation et leur impact sur les revenus publics. Ainsi, le FMI prévoit "le ralentissement de la croissance en 2019 au regard des perspectives de productions de l’industrie extractive". Le FMI table sur un taux de croissance économique de 4,3% en 2019.

Par contre, la Banque centrale du Congo a maintenu ses prévisions d'un taux de croissance économique de 5,6% sur base des éléments de production de fin décembre 2018.

Cependant, en cas de la conclusion d'un accord de partenariat entre la RDC et le FMI, Philippe Egoumé estime qu'il faudra “converger “ pour avoir un même taux de croissance économique.

Pour autant, le FMI estime que le problème de l’économie congolaise reste celui de la maximisation des recettes publiques. Philippe Egoumé a invité le gouvernement à mettre en place des réformes nécessaires pour accroître les niveaux de recettes publics.

Performances économiques divergentes sur le continent

Sur les perspectives économiques sur le continent, le représentant pays du FMI a noté que les performances économiques  demeurent "divergentes" en Afrique subsaharienne. Ici, les 21 pays aux économies les plus diversifiées, sur les 45 examinés  de l’Afrique subsaharienne, "devraient continuer à enregistrer une croissance d’au moins 5%". Cependant, cette croissance devrait rester "anémique à court terme" dans les 24 autre pays dépendant des ressources naturelles.

Les prévisions du FMI soutiennent que si l’environnement externe actuel, qualifié de "complexe et de moins favorable" , se dégradait, il faudra "continuer à reconstituer des réserves dans les pays où la croissance demeure rapide et recalibrer les politiques pour soutenir la croissance, dans les économies où les financements sont disponibles et où la dette le permette".

Tout aussi, le FMI conseille-t-il "la mise en œuvre des réformes nécessaires pour mieux gérer les besoins de dépenses en faveur du développement et de créer des emplois".

Dans sa dernière présentation, Philippe Egoumé a rappelé à l’assistance les principales conclusions de la Consultation au titre de l’article des Statuts du FMI menée du 22 mai au 5 juin par l’équipe de cette institution financière internationale.

Au terme de sa mission, la délégation du FMI a appelé les dirigeants Congolais à : "Accroître l’espace et la crédibilité budgétaire ; Renforcer l’indépendance de la politique monétaire et les réserves internationales de la BCC ; Renforcer le système financier ; et Promouvoir la bonne gouvernance, lutter contre la corruption et améliorer le climat des affaires".

Cette manifestation s’inscrit dans le cadre des contacts permanents que le FMI entretient avec les organisations de la Société civile, les médias ainsi qu’avec ses partenaires par le biais d’un partage d’informations.

Amédée MK 

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