RDC : la crise de la sécurité alimentaire pourrait s’aggraver dans les prochains mois, une partie de Kinshasa et ses alentours aussi fortement touchés (FAO et PAM)

Kinshasa
Crise alimentaire, image d'illustration. Ph. droits tiers.
PAR Deskeco - 11 nov 2021 06:18, Dans Actualités

L’organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondiale (PAM) ont annoncé, ce mercredi 10 novembre, dans un communiqué conjoint, que dans les mois prochains, la crise de la sécurité alimentaire pourrait s’aggraver en RDC.

Selon ces organisations, de nouveaux résultats indiquent que la crise alimentaire au pays montre peu de signes de diminution et pourrait s'aggraver dans les prochains mois sans une assistance accrue.

« Près de 27 millions de personnes, soit un quart de la population de la RDC, sont confrontées à des conditions de crise ou d'insécurité alimentaire aiguë d'urgence, alimentées par de mauvaises récoltes, des déplacements dus à la violence, des maladies et l'effondrement des infrastructures, selon la dernière analyse du Cadre intégré de la classification de la sécurité alimentaire (IPC), publiée aujourd'hui. Le nombre de personnes dans le pays qui tombent dans la phase de crise d'insécurité alimentaire aiguë de l'IPC, ou IPC 3, est plus élevé que dans tous les autres pays analysés. », lit-on dans ce communiqué.

Ce nouveau rapport de l'IPC souligne que même les zones situées dans et autour de la capitale Kinshasa sont gravement touchées. Le même document renseigne que les chiffres alarmants de la faim resteront probablement inchangés jusqu'au premier semestre 2022. En effet, la situation nutritionnelle pourrait même s'aggraver dans certaines provinces et parmi les groupes particulièrement vulnérables, notamment les jeunes enfants, les femmes enceintes ou qui allaitent un enfant.

" La situation alimentaire de nombreuses personnes en RDC reste désespérée, avec beaucoup d'obstacles différents - insécurité, maladies, destruction et manque d'infrastructures, faible accès aux intrants de qualité et aux financements, pour n'en citer que quelques-uns - limitant leurs chances de pouvoir se nourrir correctement ainsi que leurs familles. La seule façon de briser le cycle et d'inverser ces tendances est de les aider à accroître leur résilience et leur productivité ", a déclaré Aristide Ongone, Représentant de la FAO en RDC.

Les FAO et PAM précisent que la crise alimentaire de la RDC résulte d'un mélange toxique de facteurs. La production agricole s’est étiolée dans un contexte de violence et d'insécurité qui a coupé des communautés entières de leurs champs. Les infrastructures de transport et de communication s'effondrent. De multiples groupes armés ont provoqué les déplacements de millions de personnes, notamment dans le Nord-Est, où l'insécurité est en hausse dans deux foyers particuliers, malgré l'état d'urgence imposé en mai. Même lorsque la nourriture est disponible, les prix élevés et la baisse des revenus font que de nombreuses personnes n'ont pas les moyens de se nourrir correctement.

Alors que le pays connaît une crise complexe et prolongée depuis plus de deux décennies, les effets dévastateurs des catastrophes naturelles ont également été exacerbés par l'impact de la COVID-19.

Thérèse Ntumba

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