Haut-Katanga : MMG Kinsevere fait le bilan de 15 ans de son programme d’appui aux agriculteurs locaux 

Un agriculteur assisté par MMG
PAR Deskeco - 03 mai 2021 18:15, Dans Communications

Depuis 2006, MMG Kinsevere s’engage dans la formation des agriculteurs locaux. L’objectif est de les aider à augmenter les capacités agricoles locales, autour de l'aire d’influence communautaire de la mine dans le Haut Katanga. Monsieur Michel Santos, Manager Développement Social chez MMG Kinsevere, répond à nos questions.

Le Programme d’assistance aux agriculteurs locaux (FAP), lancé par la mine MMG Kinsevere, accompagne les agriculteurs de la région du Katanga. Pouvez-vous nous présenter les objectifs principaux de ce programme ?  

Il y a maintenant plus de quinze ans que nous avons effectué un diagnostic participatif avec les communautés riveraines de la mine de Kinsevere. Trois priorités avaient été relevées, à savoir l’accès à l’eau potable, à l’éducation et à la sécurité alimentaire par une agriculture de subsistance. C’est ainsi qu’en 2006, le programme d’appui aux agriculteurs locaux a été mis sur pied avec comme objectifs de répondre aux problèmes de manque d’accès aux intrants agricoles de qualité en suffisance et d’augmenter les productions agricoles. Il était également question d’accompagner les agriculteurs dans la gestion des récoltes et leur commercialisation en améliorant l’accès au marché. Des aspects très importants, lorsque l’on est au fait que, dans la zone d’influence de la mine, plus de 80% de la population vivent et dépendent de l’agriculture.
Au-delà de l’amélioration de la sécurité alimentaire, l’objectif du FAP sur le long terme est aussi de stabiliser et améliorer les revenus des agriculteurs. Nous intervenons également pour les aider à renforcer durablement les connaissances techniques des communautés autour de la mine pour mieux préparer l'après-mine.

Quels sont des domaines d’intervention et d’accompagnement que vous proposez aux agriculteurs ? 

Nos domaines d’intervention sont très larges, ils vont du micro-crédit en nature, avec distribution d’intrants agricoles de semis, et du remboursement en nature à la récolte des intrants reçus au semis.
Il y a également un accompagnement métier pour les agriculteurs avec des programmes de formation, des suivis sur le terrain avec nos équipes d’agronomes, et des évaluations des performances pendant tout le cycle cultural. Pour ceux qui le souhaitent, nous développons également d’autres programmes d’apprentissage connexes, comme la pisciculture, la reforestation, l’élevage et le maraîchage. Pour la partie technique, nous accompagnons les agriculteurs dans l’introduction de la mécanisation pour la préparation des terrains et de la culture des légumineuses. Il y a aussi l’introduction de la multiplication semencière. 
Plus globalement, nous essayons dans la mesure du possible d’améliorer les infrastructures locales par la construction des dépôts pour la conservation des récoltes, la construction des marchés dans les villages pour faciliter les points de négoce. Nous intervenons aussi en appui à la réhabilitation des voies de desserte agricoles liant les producteurs au marché.

Cette année coïncide avec les 15 ans de ce programme. Quels ont été les montants des investissements de MMG Kinsevere dans le programme FAP ?

Entre 2006 et 2020, MMG Kinsevere a investi plus de 4 000 000 USD, uniquement pour le programme FAP. En plus de ce projet, nous avons de nouveau investi plus de 8 500 000 USD depuis 2015, dans un second programme, le FARMCO. Il a pour objectif d'améliorer les moyens de subsistance locaux et de fournir des avantages durables, bien au-delà de la durée de vie de la mine. Pour y parvenir, nous avons acquis en 2015, la ferme Ubuntu, qui s’étend sur plus de 1700 ha sur la route Kasenga. Cette exploitation, qui est un centre d’excellence agricole, est tournée vers deux grandes spécialisations. Premièrement la culture de maïs, avec des superficies en progression au cours des six dernières campagnes, qui sont passées de 70 ha à 606 ha de maïs à ce jour. La seconde spécialisation est l'élevage de caprins et accessoirement de volailles (cailles, canards, poules, pintades, dindons), lapins et ainsi que les cultures maraîchères.

Quelles sont les prochaines étapes du FAP dans les années à venir ? 

Dans les prochaines années, nous allons maintenir le FAP et continuer à accompagner les agriculteurs dans les différents aspects de leurs activités. Nous allons en grande partie orienter notre intervention sur l’aspect commercial du métier, que ce soit la logistique, la vente ou la distribution. L’activité de l’agriculteur ne se limite pas à la semence et à la récolte, bien qu’elles soient très importantes pour la chaîne de production dans sa globalité.  C’est pourquoi nous allons nous atteler à les accompagner sur la partie logistique par la maîtrise de gestion des stocks des denrées agricoles produites. Dans un second temps, il faudra aussi les appuyer à s'imbriquer dans la chaîne d'approvisionnement qui les relie au marché. Enfin, notre ambition est d’amener les nombreux agriculteurs que nous accompagnons, à eux-mêmes professionnaliser et structurer de manière pérenne leurs activités. S’entraider et travailler ensemble, et leur insuffler l’esprit de la coopérative peut pourrait être l’une des solutions. 

Quels sont les autres implications de MMG Kinsevere en termes de RSE ? 

Il faut savoir que cela fait près de 15 ans que MMG Kinsevere s’implique à aider financièrement toutes les communautés vivant aux alentours de la mine. Notre aire d’influence comprend 26 villages et approximativement 30 à 40.000 habitants. Nous sommes engagés sur quatre piliers majeurs. Le premier pilier concerne « les essentiels pour la vie », c’est-à-dire tous les projets d’eau et d’infrastructures. Le second pilier est axé sur « la santé et le bien-être », il s’agit de la construction d’un centre de santé, d’appui à la lutte contre la Covid, contre le paludisme, le VIH et le choléra. Nous intervenons également en appui aux vaccinations et projets de promotion du genre. Le troisième pilier est plus économique, c’est « la sécurisation des revenus », à travers la promotion des PME, et la contribution à la création de l’emploi. Enfin, le dernier pilier, non moins important, est « l’éducation ». Cela comprend l’aménagement des infrastructures scolaires et l’appui à l’enseignant, mais aussi le programme de bourses scolaires et universitaires, sans oublier l’alphabétisation des adultes. Nous avons également d’autres programmes de soutien important à la communauté, grâce à une variété de projets sociaux, financés par le site et alignés sur les Objectifs de développement durable des Nations Unies et sur les recommandations du gouvernement de la RDC dans son programme de réduction de la pauvreté.

Une agricultrice

 

 

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