RDC : Sele Yalaghuli porte plainte contre Augustin Kabuya pour des propos diffamatoires

justice
PAR Deskeco - 13 nov 2020 07:01, Dans Finances

Le ministre des finances, Sele Yalaghuli, a  déposé, mercredi 11 novembre, au procureur général près la Cour d’Appel de Kinshasa-Gombe, une plainte contre le secrétaire général de l’UDPS Augustin Kabuya, au procureur général près la Cour d’Appel de Kinshasa-Gombe. 

“Le fait que monsieur Augustin Kabuya se soit permis dans ses propos incendiaires de faire allusion personnellement à moi et à trois reprises dans son discours des menaces et d’appel à la violence à mon endroit particulièrement, me fonde à vous saisir et dénoncer ce comportement infractionnel contre ma personne, convaincu que vous appliquez la loi pénale dans sa rigueur. Ces faits sont prévus et punis par le code pénal congolais en ses articles 74,159 et 160, livre II”, a avancé Sele Yalaghuli dans sa plainte.

Augustin Kabuya avait, lors d’une matinée politique en date du mardi 10 novembre dernier, tenu des propos durs à l’encontre de l’argentier du gouvernement qui, selon ce cadre du parti présidentiel, bloquerait la paie des militaires, policiers et fonctionnaires afin que ces agents de l’Etat se dressent contre le Chef de l’Etat.

« Aujourd’hui vous vous organisez avec le ministre des finances pour ne pas sortir l’argent afin de dresser l'armée, la police et les fonctionnaires contre le chef de l’Etat. Comme ils ont essayé, nous sommes prêts pour répondre et certains d’eux vont prendre le chemin d’exil. Nous n’allons pas nous laisser faire », avait augustin Kabuya devant les militants de l’UDPS au siège du parti.

Des déclarations qualifiées de « populisme » par le parti de Joseph Kabila, le PPRD, qui avait estimé qu’elles ne vont pas dans « le sens de la préservation de la paix sociale ». « Proférer des menaces sur l’intégrité physique du Ministre des finances, Sele Yalaghuli est punissable par la loi », avait réagi le PPRD sur son compte twitter.

Le BCNUDH et le ministre des droits humains André Lite ont également condamné les propos “incendiaires” d’Augustin Kabuya.

Contexte

Cette situation est née d’une lettre de l’inspection générale des finances (IGF) Alingete Key, datée du 6 novembre 2020  adressée au président de la République avec en ampliation le ministre des Finances, avec pour objet « situation préoccupante des finances publiques ». Dans cette correspondance, le patron de l’IGF attirait l’attention du Chef de l’Etat sur le non-paiement des rémunérations du personnel pris en charge par le Budget de l’Etat jusqu’en date du 5 novembre 2020 d’un reliquat de l’ordre de 185.252.167.057 CDF sur une enveloppe totale de 421.220.880.894 CDF alors que les recettes collectées en octobre ont été à hauteur de 576.187.234.508,83 CDF. Selon Alingete, il se dégage une augmentation inquiétante des dépenses hors rémunérations alors que depuis trois mois les recettes sont constantes.

Des accusations que le ministre des Finances, Sele Yalaghuli, a balayées dans une lettre au Chef de l’Etat le lendemain. Dans son courrier, il a relevé plusieurs « déficiences et contre-vérités » de la lettre de l’Inspecteur général chef des services de l’IGF. Pour Sele Yalaghuli, contrairement aux affirmations d’Alingete Key, en ce qui concerne la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat, elle est couverte chaque mois à raison de trois quarts et le reste, le mois suivant. Ainsi, à fin septembre 2020, toutes les paies des agents et fonctionnaires de l’Etat ont été effectuées. Et que la paie du mois d’octobre, notamment la queue de 185 milliards CDF, sera complètement exécutée au plus tard le 15 novembre 2020.

« Ce chevauchement de la paie entre deux mois résulte , d’une part, de la modicité des recettes (en moyenne mensuelle CDF 544 milliards) et, d’autre part, de l’importance des dépenses contraignantes et non discrétionnaires (en moyenne mensuelle 640 milliards, et ce sans prise en compte d’autres dépenses d’environ CDF 100 milliards) », expliquait Sele Yalaghuli tout en précisant que les dépenses contraignantes ce sont les rémunérations (CDF 420 milliards) et les dépenses de souveraineté, humanitaires et du services de la dette (CDF 220 milliards).

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