RDC : pour Flory Mapamboli, le déficit en infrastructures ne peut être comblé avec les seules ressources budgétaires à défaut d’augmenter fortement la dette publique

Photo d'illustration du Député Flory Mapamboli
Photo d'illustration du Député Flory Mapamboli
PAR Deskeco - 01 sep 2025 16:59, Dans Finances

Le député national et ancien conseiller du ministre des Finances en charge de la Trésorerie, Flory Mapamboli, alerte sur les limites du budget national face au gigantesque déficit en infrastructures que connaît la République démocratique du Congo.

« Rien que les salaires, frais de fonctionnement, rétrocessions aux régies financières et dépenses sécuritaires exceptionnelles représentent 98 % de nos recettes domestiques », a-t-il déclaré. Selon lui, il est illusoire de croire que l’État peut financer seul les chantiers prioritaires du pays. 

Pour l’élu national, le recours aux contrats de type BOT (Build-Operate-Transfer) et aux partenariats public-privé (PPP) constitue la voie réaliste pour relever le défi des infrastructures, à défaut d’augmenter dangereusement le déficit et la dette publique. « Le reste n’est que populisme », tranche-t-il.

Il insiste toutefois sur la nécessité de mettre en place un cadre légal et réglementaire sécurisant pour les investisseurs, assorti d’une amélioration tangible du climat des affaires. « C’est la condition pour attirer et protéger des partenaires potentiels », explique-t-il.

Répondant aux critiques sur la rentabilité des infrastructures, Flory Mapamboli nuance : « Certaines routes ne sont peut-être pas fréquentées, mais d’autres le sont et peuvent garantir un retour sur investissement. Mais il n’y a pas que les routes ! Les aéroports, par exemple, peuvent très bien faire l’objet de projets BOT. »

Abordant la question sensible de la réduction du train de vie des institutions pour pallier au déficit d’infrastructures, le député appelle à la prudence. « Dans le fonctionnement, vous avez des dépenses contraignantes, comme les frais de fonctionnement des écoles, les primes des enseignants, des militaires et policiers. On ne peut pas tout réduire sans discernement », avertit-il.

En définitive, Flory Mapamboli exhorte les décideurs à privilégier une approche réaliste : mobiliser les financements privés à travers des mécanismes modernes de partenariat, tout en consolidant les bases d’un climat d’affaires attractif. « C’est seulement ainsi que la RDC pourra espérer combler, à moyen terme, son immense déficit en infrastructures », conclut-il.

Pour rappel, cette semaine, le gouvernement à travers son ministre des Infrastructures, a amorcé un partenariat avec le Groupe sud-africain Guma pour la réhabilitation des infrastructures routières en RDC. Le partenariat est estimé sous le coût de 450 millions de dollars américains, financé sans garantie souveraine. Ceci est à inscrire dans le cadre d’un partenariat public-privé pour tant soit peu répondre au besoin d’infrastructures routières.  

Le ministère de Finances a, de sa part, annoncé que le gouvernement a mobilisé plus de 160 millions USD pour la modernisation des infrastructures routières de la capitale pour fluidifier la circulation, ainsi que le curage pour répondre à la question d’inondation et érosion dans la ville de Kinshasa. Pour rappel, la Banque mondiale a eu à financer ces questions à la hauteur de 200 millions de dollars dans le cadre du projet de résilience aux inondations dans la capitale congolaise. Ce fonds s'ajoute tout de même aux dettes extérieures que le gouvernement doit rembourser. 

Jean-Baptiste Leni 

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