Réduction du train de vie des institutions en RDC : une réponse aux demandes de la société civile pour réallouer les budgets vers la défense nationale

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PAR Deskeco - 30 jan 2025 17:26, Dans Finances

Le président de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi, a annoncé, mercredi 29 janvier 2025, lors de son message à la nation suite à la détérioration de la situation sécuritaire au Nord-Kivu et à Goma, en particulier, la réduction du train de vie des institutions en République démocratique du Congo, ainsi que de leurs animateurs.

Cette annonce du chef de l'État intervient également dans un contexte où, en République démocratique du Congo, le train de vie des institutions, surtout politiques, engloutit une très grande partie du budget alloué pour chaque exercice. Depuis le premier mandat de l’actuel président, les organisations de la société civile haussent le ton pour le dénoncer et pour appeler les autorités à revoir la cherté de la vie des institutions et de leurs animateurs, qui défavorise d’autres secteurs clés, tels que la défense, l’agriculture, l’éducation et la santé.

En 2023, par exemple, Reged a appelé les autorités à redimensionner la taille des cabinets politiques, des institutions et des ministères, ainsi qu’à réduire les écarts de rémunération des agents publics de l’État, qu’ils soient politiques ou administratifs. Cette structure de la société civile avait également exigé la discipline budgétaire. En 2024, la même organisation de la société civile a révélé que la loi des finances en cours pour l’exercice 2025 avait été élaborée sans tenir compte des éléments du plan de développement pour l’amélioration des conditions de vie.

Dans un contrôle budgétaire réalisé sur le premier quinquennat du chef de l’État Félix Tshisekedi, uniquement sur les données de la Cour des comptes, il ressort des dépassements énormes de crédits alloués aux institutions, entraînant des déficits budgétaires à chaque exercice politique. De 2019 à 2023, la Cour des comptes révèle le surpeuplement dans les institutions, des gratifications démesurées, ainsi que des dépenses importantes dans les institutions, notamment à la présidence, dans les institutions parlementaires, au gouvernement et aux cours et tribunaux.

Pendant ce temps, dans le peu de fonds alloués à d’autres secteurs, tels que la défense, il s’y observe des magouilles entretenues par certains acteurs politiques et militaires. Par exemple, dans une révélation, le média Africa Intelligence indique que le général Christian Tshiwewe, nommé dernièrement chef d’État-major des armées par le président de la République, a menti en 2023 en affirmant avoir recruté 40 000 unités pour renforcer l’armée, alors que, selon une enquête interne, en réalité, seulement 13 000 unités ont été recrutées, soit un écart de 27 000 personnes. Plusieurs milliards étaient donc engagés dans ce processus de renforcement de la défense nationale.

Bref, cette annonce du président de la République revêt un caractère de soulagement pour les organisations de la société civile après plusieurs dénonciations et plaidoyers. Cette mesure permettra au gouvernement congolais d'équilibrer les crédits, afin qu'une part importante soit également orientée vers les secteurs clés de l'amélioration des conditions de vie de la population.

Jean-Baptiste Leni

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