La Fédération des entreprises du Congo du territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu, alerte le gouvernement central sur l’exclusion du cacao et du café de la RDC du marché européen par l’Union européenne. Le « Groupement territorial de Beni », appartenant à la FEC de cette partie du pays, a saisi le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, à travers une correspondance sur cette situation.
Dans ce document consulté ce samedi par Deskeco, ces opérateurs économiques disent avoir été surpris par le retrait de leurs produits, dont le cacao et le café, de la certification « Fairtrade » et « Bio ». Ces certifications sont souvent délivrées par des organismes de certification afin d’autoriser le cacao et le café produits en République démocratique du Congo sur le marché européen.
« Les opérateurs économiques œuvrant dans le secteur d'exportation des cacaos et du café ont été surpris de recevoir de la part des organismes de certification la notification de retrait de la République démocratique du Congo de la certification « Fairtrade » d'une part, et de l'autre, de la certification « BIO », tel qu'il ressort des lettres. En effet, nous nous référons à la lettre de Flocert de décembre 2023 et à la lettre de l'Africert du 7 décembre 2024 », renseigne le document.
Pour la Fédération des entreprises du Congo du territoire de Beni, cette exclusion de l’Union européenne sape, une fois de plus, les efforts de la République démocratique du Congo pour rétablir le cacao et le café congolais sur le marché international.
« Il vous souviendra que c'est au prix de multiples efforts et sacrifices que les secteurs cacao et café congolais ont été remis sur l'échiquier du commerce international, avec le soutien de ses partenaires privés et multilatéraux (UE, USAID, FIDA, Banque mondiale) », rappellent-ils au ministre.
De leur côté, ces organismes délivrant les certifications sur ces produits agricoles justifient ce retrait de certification du cacao et du café congolais par le refus de l'Union européenne d'agréer leur demande de conformité, en raison de la difficulté de déployer des enquêteurs sur le terrain à cause de l'insécurité.
« Par conséquent, à partir de janvier 2025, nos produits ne seront plus admis comme produits organiques et équitables sur le marché de l'Union européenne, entraînant plusieurs conséquences économiques et sociales fâcheuses pour notre pays », prévient cette structure.
Le refus de l’Union européenne se justifie par l’impossibilité de déployer ses enquêteurs sur le terrain pour l’évaluation, en raison de l’insécurité qui sévit, notamment autour de Beni, qui se trouve dans une province en proie à l’activisme de rebelles et de groupes armés. Le gouvernement congolais est ainsi appelé à assainir le climat des affaires sur l’ensemble du territoire national, afin de permettre un climat d’investissement.
Le gouvernement, par le biais du ministère du Commerce extérieur, est appelé à trouver des solutions pour décanter cette situation et permettre la reprise normale des exportations de cacao et de café congolais sur le marché européen.
Jean-Baptiste Leni