RDC : Kinshasa veut montrer patte blanche dans la lutte contre les flux financiers illicites en provenance d’Afrique

Le projet aidera les parties prenantes africaines activement engagées à endiguer ces flux
Le projet aidera les parties prenantes africaines activement engagées à endiguer ces flux
PAR Deskeco - 05 juin 2023 09:17, Dans Finances

Le phénomène de Flux Financiers Illicites en provenance d’Afrique, avec toutes les conséquences néfastes qu’il cause aux économies des pays africains, est une source de grave inquiétude qui préoccupe au plus haut niveau les dirigeants de notre Continent. Notre pays est également exposé aux flux financiers illicites non sans  conséquence sur les recettes publiques.

C’est le constat fait par le président de la République, Félix Tshisekedi, lors du Conseil des ministres du 2 juin. C’est à ce titre que le Chef de l'Etat a salué l’initiative de l’Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption (APLC) d’avoir organisé, en partenariat avec l’Union Africaine, l’Atelier d’évaluation de la mise en œuvre des recommandations du Groupe de Haut niveau de l’Union Africaine sur les Flux Financiers Illicites en provenance d’Afrique qui s’est tenu les 13 et 14 avril 2023 à Kinshasa. Car, la position géostratégique de notre pays, a dit le Président de la République, impose que ce dernier s’enrôle et prenne part activement à cette cause afin de lui éviter de devenir l’épicentre de ce fléau.

Au regard de ce qui précède, le Ministre des Finances a été instruit d’accélérer le processus de mise en place du Comité Interministériel, composé des institutions, services et organismes ayant pris part aux travaux dudit Atelier.

L’Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption (APLC) est mise à contribution à cet effet. Etant donné l’urgence que revêt cette question, un rapport sur l’évolution de ce processus est attendu au prochain Conseil des Ministres.

 

Les flux financiers illicites (FFI) font payer un lourd tribut au développement, tant aux riches qu'aux pauvres, mais en Afrique, ce sont les populations les plus pauvres qui paient le prix le plus élevé. Selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), dans un rapport publié en septembre 2020, l'Afrique perd chaque année environ 88,6 milliards de dollars américains en raison de la fuite illicite de capitaux, ce qui équivaut à 3,7 % du produit intérieur brut du continent.

Les Flux financiers illicites sont, en gros, des mouvements illégaux d'argent d'un pays à l'autre. Ces activités financières peuvent impliquer des revenus provenant d'activités illégales, d'évasion fiscale, de transferts abusifs de bénéfices, de fausses factures commerciales, de la traite des êtres humains et du trafic de drogue, de la corruption, entre autres.

Les milliards perdus chaque année par les FFI sont presque égaux à l'aide publique au développement (APD) et aux flux d'investissements directs étrangers (IDE) vers l'Afrique réunis. Les fonds perdus dans la fuite illicite des capitaux laissent les pays vulnérables avec des infrastructures inadéquates, une alimentation électrique irrégulière et un accès limité à la santé, à l'éducation et au service internet à large bande pour leurs citoyens, entre autres privations

DESKECO

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