RDC : la Banque centrale publie son deuxième rapport sur la Balance de paiement et la Position extérieure globale pour l’année 2019

BCC
Siège de la Banque centrale du Congo à Kinshasa
PAR Deskeco - 08 fév 2022 11:23, Dans Finances

La Banque centrale du Congo (BCC) vient de publier son deuxième Rapport de la balance de paiement et de la position extérieure globale 2019. « Après un premier numéro lancé au mois de décembre 2020, pour la publication des statistiques de la balance des paiements et de la position extérieure globale couvrant la période 2016 à 2018, c’est non sans un motif de fierté que Je vous présente ce deuxième numéro de ce Rapport, présentant les données définitives de la balance des paiements et de la position extérieure globale 2019 », Madame Malangu Kabedi Mbuyi, Gouverneur de la BCC, dans son éditorial signé dans ce document.

La Banque Centrale, dit-elle, est ainsi fière de remplir sa mission lui confiée par le législateur, en matière de collecte, d’analyse et de publication des statistiques des relations économiques et financières concernant les résidents congolais et les non-résidents.

Ce rapport est d’une importance  capitale en tant qu’indicateur dans le contexte global de l’analyse macroéconomique, tant il constitue la facette extérieure de l’économie nationale, et se situe quasiment au carrefour de tous les secteurs économiques.

Pour ce deuxième rapport, les cadres de collecte des données ont été multipliés, en explorant plusieurs sources, notamment les données institutionnelles et celles provenant des enquêtes de la balance des paiements. Ce qui donne une présentation non seulement adaptée aux exigences du Manuel six de la balance des paiements et de la position extérieure globale, mais aussi une présentation très variée avec des données agrégées et désagrégées.

Dans le présent numéro, par exemple, il est constaté  que la présentation des données est faite suivant l’approche bilatérale des transactions. Il s’agit principalement des données sur les exportations et les importations des biens, présentées individuellement selon les pays avec lesquels la RDC a réalisé des transactions en 2019. Ce type de présentation a le mérite notamment d’indiquer les pays pouvant être considérés comme stratégiques pour la RDC, dans l’optique du développement des opérations commerciales et de la relance de l’activité économique intérieure.

Par ailleurs, Mme Malangu salue l’appui technique que la Banque Centrale du Congo continue de recevoir des Institutions financières internationales, notamment le Fonds Monétaire International, ainsi que des autres structures panafricaines, comme l’Institut Africain sur les envois des fonds des migrants.

Ce qu'il faut retenir de ce rapport

Selon Mme le gouverneure de l'Institut d'émission, la leçon principale à retenir de ce rapport est que cette balance reflète les caractéristiques structurelles des transactions congolaises avec le reste du monde, à savoir :

• la persistance de besoin de financement induit principalement par le déficit structurel  du compte des transactions courantes. Cette situation traduit globalement l’insuffisance du revenu national disponible brut par rapport à la demande intérieure ;

• la persistance du déficit des services, en raison du manque d’infrastructures adéquates et de qualité pouvant répondre aux normes et ainsi attirées la demande étrangère. Ce qui constitue un important poste des fuites des devises qui a pour effet de neutraliser quasiment l’effet des excédents enregistrés au niveau de la balance des biens ;

• la persistance du déficit de la balance des revenus primaires, le pays croupissant sous le poids des capitaux étrangers sous forme d’investissements ou de la dette extérieure publique ;

• le financement du déficit des transactions courantes et en capital, principalement par l’accroissement de passif exigible, sous la forme d’investissements directs étrangers et la consommation d’avoirs de réserve. Cependant, la résorption durable, de ce déséquilibre de la balance des paiements et de la position extérieure globale, requiert la mise en œuvre des stratégies visant à soutenir l’offre.

Dans cette perspective, selon la BCC, le gouvernement devrait : • disposer des projets d’investissement bien ficelés (infrastructures et Plan National de Relance Agricole en vue de réduire les importations alimentaires), pour éviter de retomber dans le piège du surendettement à l’instar de la décennie 1990 et tenant compte du fait qu’un endettement massif mal orienté pourrait rendre le pays plus vulnérable ; • consacrer une part suffisante des recettes de l’Etat au financement des investissements publics afin de doter le pays d’un niveau critique en infrastructures routières, énergétiques et des transports ; • promouvoir les incubateurs des start-ups, au bénéfice des jeunes entrepreneurs congolais ; • améliorer le climat des affaires et accentuer la sensibilisation ainsi que les mesures incitatives pour rendre effective l’opérationnalisation des zones économiques spéciales ; • lutter contre la fraude et le trafic illicite dans les exportations des matières premières, afin d’accroître les recettes d’exportation ; • encourager et développer les partenariats publics privés destinés à l’import-substitution.

Amédée Mwarabu

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