RDC: Pas de solution de rechange après l’interdiction des matières en plastique

PAR Deskeco - 07 mai 2018 11:26, Dans Actualités

A deux mois de la fin de l’ultimatum du Premier ministre, Bruno Tshibala qui interdit la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des bouteilles, des films et autres emballages en plastique sur l’ensemble du pays, la plupart d’entreprises concernées n’ont pas encore trouvé des solutions alternatives.  

Le décret du premier ministre signé le 30 décembre dernier fixe la date limite pour l’exploitation des matières en plastiques au 30 juin 2018 dans l’ensemble du pays.

« La production,  l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sacs, sachets, films et autres emballages en plastique pour la vente d’aliments, de l’eau et de toute boisson sont interdites en République Démocratique du Congo. Sont également interdites, la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sacs, sachets. Films et autres emballages en plastique non biodégradables », indique le décret à son article premier.


La décision ne concerne pas les sacs, sachets et films destinés à l’usage médical, aux activités agricoles, au ramassage des ordures ou encore utilisés  pour emballer les bagages. Elle ne concerne pas non plus des bouteilles d’eau et des boissons non alcoolisées en plastique et des petits pots utilisés pour le conditionnement de certains produits alimentaires et pharmaceutiques.  


Mais pour l’utilisation de tous ces emballages autorisés,  il faut une autorisation préalable du ministre du commerce extérieur pour l’importation des produits de fabrication, du ministre de l’économie national pour la vente et du ministre de l’industrie pour la production.

Du côté des usines de fabrication des emballages en plastique, rien n’est encore fait pour trouver de solution de rechange. Un responsable de la société NODAPLAST, qui a requis l’anonymat, plaide pour l’intervention des autorités afin de trouver une solution consensuelle pour remplacer ces emballages en plastique.


« Au mois de février le ministre de l’industrie a effectué une visite dans nos installations pour nous confirmer la décision du premier ministre. Nous ne pouvons pas nous opposer à cette décision mais nous voulons que le gouvernement nous dise ce qu’il préconise comme alternative. Il y a quelques années nous avons commencé la production des matières dégradables malgré le coût de production élevé   et c’est l’un des anciens ministres de l’industrie qui avait stoppé notre initiative. Et aujourd’hui peut-on nous dire avec quoi on va commencer à emballer les aliments après achat ? Il nous faut une solution consensuelle, c’est important », a-t-il indiqué.  


Les sociétés brassicoles, de leur côté, affirment poursuivre des discussions avec les autorités à travers la Fédération des entreprise du Congo (FEC). Il s’agit d’un problème qui nécessite des concertations entre toutes les parties, a affirmé à DESKECO.COM, l’un des responsables d’une de ces sociétés.

 
L’importation, la commercialisation et la production des matières en plastique en RDC est une activité qui peut atteindre des centaines de millions de dollars chaque année.

Willy Akonda Lomanga et Rosette Lombo (stagiaire de l’Ifasic)

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