RDC: l’interdiction des emballages en plastique risque d’affecter économiquement une grande partie de ménages

PAR Deskeco - 03 mai 2018 09:52, Dans Actualités

La décision du Premier ministre Bruno Tshibala interdisant la vente, la commercialisation et l’utilisation des emballages en matières plastiques entre en vigueur le 30 juin prochain. Mais sur terrain, la population semble inquiète par l’absence d’une alternative, vu le niveau que représentent les transactions liées à cette activité.

Cette interdiction sur l’utilisation et la commercialisation des matières en plastiques inquiète une bonne partie des Congolais.  Pour cause, plus de la moitié de la population habitant les grandes villes du pays utilisent au quotidien de manière directe ou indirecte ces emballages et d’autres matières en plastique.

A Kinshasa par exemple, la vente de l’eau en sachet appelée communément «Eau Pure» nourrissent bon nombre de familles et s’impose comme l’économie de base de plusieurs  ménages. La vente de l’eau et des boissons non-alcoolisées dans des bouteilles en plastique prend aussi une grande partie dans le commerce du Congolais moyen.

Pour maman Thérèse Manvuidi, veuve d’une cinquantaine d’années et mère de 4 enfants, la vente de l’eau en sachet lui permet de subvenir aux besoins de sa famille.  Pour elle, le gouvernement doit trouver une solution pour leur permettre de continuer à exercer leur métier sans problème.

«Nous ne savons sur quoi allons-nous se lancer, comme activité commerciale, après la fermeture des usines des emballages en plastique. Moi par exemple, je suis veuve, mère de 4 fils. Mes enfants et moi vivons à travers la vente de l’eau et jusqu’à présent nous essayons tant bien que mal de subvenir à nos besoins. Ce petit commerce me permet de payer le loyer, le frais scolaire des enfants, le loyer mais les soins médicaux. Nous ne sommes pas contre la décision des autorités mais nous demandons que le gouvernement trouve une solution alternative pour nous permettre de poursuivre nos activités » a-t-elle déclaré.

Dans la commune de Lemba, Mattieu Kasongo propriétaire d’une boutique de son coté, demande aux autorités de prendre cette décision en tenant compte des conséquences directes que pourrait entraîner cette décision.

«Je ne suis pas contre les mesures prises par les autorités du pays. Mais imaginez les conséquences qui vont s’en suivre ? Savez-vous combien de familles se nourrissent rien qu’avec la vente de l’eau, en plastique, comme en sachet ? Avez-vous une idée de ce que représente ce commerce uniquement sur le plan financier en termes de transaction ? Le premier ministre pourrait plutôt nous dire ce que nous devons  faire pour entretenir notre environnement afin d’éviter que les déchets traînent partout, au lieu de nous marginaliser avec la fermeture des usines des emballages en plastique. Qu’il nous dise alors quels sont les emballages que nous allons utiliser dans la vente des manioc en poudre(Fufu), de l’huile, des beignets et autres. C’est mieux de prendre une décision, c’est encore mieux de proposer des solutions alternatives ».

Pour l’économiste, Nzau Wa Nzau Joseph, chef des travaux à l’université Bel Campus de Kinshasa, il est difficile de quantifier pour le moment le niveau des transactions effectuées avec les emballages  en plastique. Selon lui, cette décision du Premier ministre peut paraître importante dans la mesure où les déchets en plastiques contribuent énormément à la destruction de l’environnement en RDC.

En l’absence des statistiques, le commerce effectué sur base des emballages en plastique  dépasse un millions de dollars USD par jour, rien que dans la ville de Kinshasa.

Willy Akonda Lomanga et florence Amisi( stagiaire Ifasic)

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