RDC : la société civile déplore l’absence de traçabilité sur le FONER et la Redevance routière

PAR Deskeco - 22 nov 2018 16:21, Dans Actualités

La société civile a rendu publique le mardi 20 novembre son analyse sur le projet de loi des finances exercice 2019. Selon cette organisation citoyenne, il n’existe aucune traçabilité sur l’utilisation des fonds issus des différents postes de péage de certaines routes nationales mais aussi des montants prélevés pour le compte de FONER ( Fonds National d'entretien routier) dans chaque litre du carburant et de lubrifiants.

Pour la Société Civile, il est important que les autorités donnent des explications sur les montants perçus dans le cadre d’entretiens routiers ou de péages. Pour elle, cet argent pourrait servir  dans la construction et la réahabilitation de certains tronçons routiers.

“Les postes de péage installés sur les routes Nationales Numéro 1 et Nationale Numéro 4 ( Axe Bunia-Kisangani, axe Lubumbashi -Kasumbalesa ) recouvrent quotidiennement des recettes auprès des usagers. En ne considérant que la province du Kongo-Centrale à titre illustratif, l’axe routier couvert par Malta Forrest réalisait plus de 400 000 USD par mois. A ces jours, les données budgétaires indiquent qu’en moyenne le FONER a pu recouvrer 17 823 823 828 USD par mois en 2018. Ces fonds tels que perçus pouvaient permettre au pays de construire 17 kilomètres de routes le mois. La société civile note contre toute attente un manque de traçabilité tant dans la gestion des frais de péage que dans les redevances prélevées sur les lubrifiants et les carburants terrestres”, indique le rapport de la Société Civile.

Comme recommandation, elle plaide pour “ l’organisation d’un audit sur le FONER pour s’assurer de la transparence dans la gestion de ces fonds publics”.

Dans son bulletin des statistiques du mois de septembre 2018, la Banque Centrale du Congo parle d’une consommation annuelle de plus de 1,28 millions de mètres cube  de carburant et lubrifiants en RDC en 2014 et de 1,21 millions de mètres cube en 2015.

Calcul fait, avec une moyenne de 100 FC par litre pour le compte du FONER, ce service de l’état doit avoir mobilisé plus de 70 millions USD par an, rien que pour le carburant et les lubrifiants.

Le vendredi 09 novembre, le sénateur François Abibi avait demandé au ministre du Budget, lors de la présentation de la loi des Finances 2019,  de donner des explications sur l’argent perçu par le FONER. Selon lui, le ministre du Budget devrait donner de l’éclairage sur l’affectation de cette somme.

Willy Akonda Lomanga/ Desk eco

 

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