RDC : 50 ans après sa création, la FIKIN tend vers sa ruine

PAR Deskeco - 23 aoû 2019 11:41, Dans Actualités

La Foire internationale de Kinshasa (FIKIN) est une manifestation internationale à caractère commercial, industriel, agricole et artisanale. Déjà à partir de 1973, elle était devenue membre de l’Union des foires internationales. La Fikin a connu des temps forts de son histoire, d’autant plus qu’elle était un rendez-vous annuel à ne pas rater par les élèves qui n’attendaient que les vacances pour s’y rendre avec leurs familles. Quelques années après, elle a été victime des évènements malheureux qui l’ont suffisamment déstabilisée, notamment les deux pillages qu’a connus la République démocratique du Congo en 1991 puis en 1993. Aujourd’hui, cet établissement n’existe plus que de nom, malgré des efforts fournis pour son maintien. Cinquante années plus tard, l’administration de la Fikin éprouve d’énormes difficultés pour son décollage.

« Elle est restée l’ombre d’elle-même, comparable à un tombeau blanchi qui n’a que d’éclats dans l’apparence », commente un observateur. Nombreux se demandent si la Foire internationale de Kinshasa joue encore son rôle comme dans le temps passé. Un rôle de détente et aussi du pool de commerce très intense non seulement pour la ville province de Kinshasa, mais aussi à travers le pays, l’Afrique et le monde.

Une Fikin qui ressemble à un pandémonium

La Fikin ouvrait ses portes généralement dès le début des vacances scolaires, c’est-à-dire le 2 juillet de chaque année. De nos jours, ces anciennes habitudes sont perdues. Cette année, l’édition foraine 2019 a ouvert ses portes le samedi 03 août. Pour cette 50ème édition, le thème retenu est : « la promotion et l’investissement à travers la coopération économique ». La particularité de cette année est que l’entrée dans l’enceinte de la Fikin est gratuite, pour faciliter l’accès massif de la population, excepté les samedis et les dimanches, réputés comme des jours des concerts, pendant lesquels des prix seront fixés.

 Malgré cela, la Fikin n’est plus un lieu de manifestation d’activités de tous genres, comme dans les années antérieures et ce n’est plus un lieu fréquentable comme auparavant. Des témoins affirment qu’il n’y a plus de jeux, plus de salons d’exposition, etc. Les sites dignes pour enfants et de détente de tout genre sont quasi inexistants. Actuellement, la Fikin est beaucoup plus un espace funèbre qu’un lieu de divertissement ou un espace culturel. On y retrouve quand même un espace éducatif privé et de détente nommé « ELIM », pour les jeunes, enfants de tout âge. C’est un espace dans lequel est exposé un avion porteur pour informer les enfants.

La Fikin ressemble désormais à un pandémonium, à en croire des observateurs. Jusque-là, certains pavillons ne sont pas fréquentés, que ça soit par les requérants des stands ou par des simples curieux.

La réalité est que la Fikin possède dix pavillons, huit sont opérationnels, tandis que deux sont transformés en bureaux. Un pavillon est occupé par l’hôtel de ville pour le contrôle technique qui ne paie rien, et l’autre est occupé par des policiers depuis la période électorale. Cette situation inquiète la population qui vit aux alentours de celle-ci. Elle se sent en insécurité et surtout qu’il y a aussi la présence des brigands appelés « shégués ». Et elle demande aux autorités de pouvoir prendre des dispositions qui s’imposent pour déplacer ces hommes en uniformes et relancer cette foire.

 Des kermesses, une menace à la Fikin

Très réputée par son degré élevé de trafic, la Foire internationale de Kinshasa n’a maintenant que quelques sociétés à compter au bout des doigts qui exposent leurs produits dans une carence totale de preneurs. Des tenanciers des débits de boissons et des restaurants de fortune souffrent d’un manque criant de clients ; excepté les jours où des concerts et autres cérémonies sont programmés.

Le directeur général de la Fikin, Eugène Bokopolo, continue à implorer les partenaires à redonner la vie à son établissement qui tend à disparaître si on n’y prête pas attention. Les commerçants qui ont loué des stands pour cette édition 2019 à la Fikin, déplorent le nombre réduit des clients. Les principaux sponsors comme la Bracongo et Bralima, ne sont motivés par la Fikin, par contre, des petites entreprises semblent y résister. Il ne faut surtout pas oublier que la Foire internationale de Kinshasa a maintenant d’autres concurrents qui sont des kermesses, éparpillées un peu partout à travers la ville de Kinshasa, et ouvrent leurs portes bien avant que la Fikin.

 Les observateurs disent même que la naissance de ces kermesses a vidé la Fikin de toute sa substance. Pour certains, la Foire internationale de Kinshasa semble être abandonnée par les autorités compétentes.

Son état actuel ne favorise pas ou mieux ne garantit plus les opérateurs économiques à bien réaliser leur business.

Lepetit Baende

 

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