Les entreprises minières doivent tenir compte du rapport de la Banque Mondiale de 2016 dans leurs revendications (Mabi Mulumba)

PAR Deskeco - 08 sep 2018 05:45, Dans Actualités

Le président de la commission économique et financière du Sénat le professeur Mabi Mulumba affirme que le G7 miniers veulent défendre leurs propres après la création de leur propre association. Pour lui, ces entreprises minières n’avaient pas réagi après constat fait en 2016 par la Banque mondiale qui avait pourtant indiqué que le secteur minier en RDC profitait plus à ces entreprises qu’à la population congolaise.

Pour le professeur Mabi Mulumba, la Banque Mondiale avait publié un rapport intitulé «  Banque Mondiale, Révision du code Minier-Examen, Observation et analyse Comparative » du mois d’Avril 2016 qui avait indiqué que l’exploitation de minerais en RDC ne profitait pas au pays. Pour lui, ce document avait entre autres démontré que la plupart des miniers n’avait pas investi avec leurs propres moyens financiers mais ont fait recours à des prêts pour financer l’exploitation des minerais.  Ce qui a fait qu’elles se sont mises à rembourser la dette dès la première année d’exploitation en lieu et place de payer des impôts et taxes normalement.

«  Les miniers sont des opérateurs économiques et veulent tirer le rideau de leur côté. Mais ils doivent savoir que c’est la Banque Mondiale qui a appuyé et soutenu la révision de ce code minier même si la loi le prévoyait. Et pourtant c’est la même banque Mondiale qui avait exigé à la RDC d’ouvrir ses concessions minières en 2002.  La question est celle de savoir pourquoi les miniers n’avaient pas réagi après la publication du rapport de la Banque mondiale qui fustigeait leur comportant sur les investissements et leur mode de paiement de taxes et autres redevance ? » S’est interrogé le professeur Mabi Mulumba.  

En 2016 le document de la Banque Mondiale avait déploré la faiblesse des recettes enregistrés par la RDC.   

«  Il est anormal qu’un pays dont les exploitations de pétrole et de minerais se sont élevées à 48,5 milliards USD pendant le super-cycle de la production minière industrielle( 2010-2014) paye 9,9 milliards pour rémunérer les investisseurs , reçoivent 6,9 milliards de recettes et se retrouve dans une situation de quasi crise avec une baisse des réserves et des recettes insuffisantes.  Cela démontre que le choix de recourir à des industries multinationales exerçant dans le secteur formel n’a pas produit les retombées escomptées pour l’Etat. Cela tient aux limites du code minier, l’incapacité de l’administration de faire appliquer les dispositions les dispositions du code et à recouvrer des recettes auprès des différents producteurs et aux faiblesses institutionnelles qui laissent le secteur et sa rente être captés par les intérêts privés ».  

Le Groupe de sept miniers a créé le 23 Août dernier une nouvelle association dénommé Initiative pour la Promotion de l’Industrie Minière (IPM).  En mettant en place cette organisation, les 7 grands miniers de la RDC souhaitent désormais traiter directement avec les autorités congolaises sans passer par la FEC, principal syndicat de toutes les entreprises de la RDC. Mais pour le professeur Mabi Mulumba, les miniers veulent simplement protéger leur propres intérêts.

Willy Akonda Lomanga/ desk eco.

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