La SCTP n’est pas en mesure de payer 13 mois d’arriérés de salaires malgré l’ultimatum de Tshibala

PAR Deskeco - 29 avr 2018 13:51, Dans Entreprises

Papier d’angle. 

Le Premier ministre Bruno Tshibala a donné le vendredi 28 avril dernier un ultimatum de 48 heures au Directeur général de la Société Commerciale des Transports et des Ports (SCTP), Daniel Mukoko Samba, pour régulariser la situation des agents et travailleurs de cette entreprise qui manifestent depuis quelques jours. Mais cette interpellation du Premier ministre semble difficilement réalisable dans ce délai de deux jours vu le niveau de la dette  sociale trouvée par l’équipe dirigeante actuelle et d’autres paramètres non négligeables qui entre en ligne de compte dans ce dossier.

Dans ses colonnes du 18 décembre 2017,  ACTUALITE.CD faisait mention de la situation financière et administrative de la SCTP tirée d’un rapport interne du 31 août de la même année.

Selon ce rapport dont ACTUALITE.CD s’était procuré une copie, la Société Congolaise des Transports et de Ports (ex-Onatra) compte  plus de 20.900 agents dont l’âge moyen est de 53 ans.

Selon ce document, seuls 7.831 agents sont actifs, c’est-à-dire travaillent au quotidien pour le compte de l’entreprise et plus de 12.000 retraités qui bénéficient d’une pension conventionnelle appelé rente, payée directement par la SCTP. A cela, il faut ajouter 983 agents en attente de paiement du décompte final et qui sont rémunérés régulièrement comme des agents actifs.

Le rapport démontre aussi le déséquilibre qui existe sur le plan structurel, principalement en ce qui concerne la main d’œuvre. A ce sujet, on note 1 agent actif pour 1, 68 agents passifs, mais aussi 1 agent d’exécution pour 10,4 agents de commandement. Ce qui signifie que 10 cadres commandent en moyenne une seule personne.

Au 31 Août 2017, la dette sociale de la SCTP était élevée à plus de 62, 5 millions USD, un montant qui a sensiblement augmenté aujourd’hui.  

Mukoko Samba avait affirmé novembre 2017 à ACTUALITE.CD que les recettes mensuelles de cette société étaient estimées à près de 4 millions de dollars américains, un montant qui correspond à quelques différences près à l’enveloppe salariale. Et presque la moitié de cette enveloppe soit plus de 2 millions de dollars étaient destinés aux frais de fonctionnement avait-il indiqué.

Il avait proposé une démarche en deux temps. D’abord la mise en place d’un plan d’urgence de sortie de crise sur une période de 12 à 18 mois et la mise en œuvre d’un plan stratégique sur une période de 5 ans.

Aujourd’hui les agents accusent près de 13 mois d’arriérés et exigent le départ de Daniel Mukoko Samba.

Le problème de la SCTP ne peut être traité par des simples déclarations. Le premier ministre devrait plutôt prendre à bras le corps cette situation en apportant des solutions réelles pour sortir cette entreprise du gouffre.

Le gouvernement devrait aussi donner du carburant à cette entreprise de transport comme il le fait avec la SNCC, Transco, Congo Airways ou encore Trans-Kin. Mais une gestion rigoureuse est également nécessaire au sein de cette entreprise.

La SCTP est la seule société de transport capable jusque-là d’exploiter le Fleuve Congo pour desservir la partie ouest du pays et servir au même moment de jonction avec l’est du pays via le port d’Ilebo.

Willy Akonda Lomanga/ Desk Eco

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