J.C. Katende : « mobilisons-nous pour que la corruption ne soit plus le mode de gestion »

PAR Deskeco - 02 avr 2019 16:35, Dans Actualités

Le président de l’ONG de défense des droits de l’Homme, l’Asadho, Jean Pierre Katende, pense que les conclusions du Parquet général doivent être rendues publiques pour que le peuple sache ce qui se passe. Et il ne doit pas être question de couvrir les personnes mises en cause. « Le Président Félix Tshisekedi et la Justice ont des comptes à rendre aux Congolais sur ce dossier de corruption des sénateurs. Le peuple attend urgemment le rapport du Procureur général », a-t-il indiqué.

Me Katende soutient que si le Président Félix Tshisekedi n’est pas capable de faire face à la corruption, le peuple doit se mobiliser pour y mettre fin lui-même. Le peuple est au-dessus de tous, a-t-il dit, ajoutant que les sénateurs nouvellement élus, toutes tendances confondues, devraient se gêner d’aller siéger dans un Sénat installé sur fond de corruption.

« A quoi cela servira d’installer un Sénat sur lequel pèsent des soupçons de corruption ?  Pourquoi ceux qui n’ont pas corrompu sont-ils pressés d’aller siéger avec les sénateurs corrupteurs sans attendre que la justice fasse le tri ? », se demande ce défenseur des droits de l’homme.

« La corruption a tellement détruit notre pays que nous ne pouvons plus permettre que l’opportunité ouverte par l’alternance politique à la tête du pays sombre dans les mêmes travers ou soit embrigadée par ceux-là même qui avaient institutionnalisé la corruption pour leur intérêt et celui de leurs familles. Le peuple doit dire « non ». Nous devons nous mobiliser pour que la corruption ne soit plus le mode de gestion de nos institutions. Nous devons savoir la vérité sur les corrompus et les corrupteurs qui siègent dans nos institutions, surtout le Sénat », a déclaré Me Katende dans son analyse.

Il accuse pour sa part les sénateurs du FCC, qui selon lui, ont tout fait pour que le Sénat soit installé en dépit de soupçons de corruption « qui jettent un discrédit sans précédent sur cette institution prestigieuse ». Pour lui, ces élus montrent qu’ils ne sont pas pour la rupture, mais pour la continuité de mauvaises pratiques que le peuple a décriées.

« On dirait que la menace du FCC a produit ses effets… Nous connaissons beaucoup de dossiers judiciaires qui ont été  trop médiatisés, sous l’ancien Président Kabila, dont la suite n’est plus connue à ce jour. Nous ne voulons pas qu’il en soit ainsi pour ce dossier de corruption de Sénateurs et députés provinciaux… Beaucoup de Congolais sont morts pour que ce pays change, pour que la démocratie s’installe, pour que les pratiques honteuses (corruption, mensonge,  pillage, violation des droits de l’Homme….) du régime Kabila soient éradiquées. Alors il faut que les choses changent réellement. Je dis au Président Félix que les congolais ne sont pas morts pour rien », martèle-t-il.

Il lance enfin un appel pathétique à l’ensemble du peuple congolais d’être  vigilant et prêt à engager le combat démocratique contre les corrompus et les corrupteurs. « Nous voulons des institutions politiques propres avec des animateurs propres », prône-t-il enfin.

Dans un communiqué diffusé jeudi 28 mars, la présidence de la République, prenant en compte le pré-rapport du procureur général de la république près la Cour de cassation, a noté que « plus rien ne s’oppose à l’installation » des sénateurs nouvellement élus.

Lepetit Baende

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