Kinshasa : clôture de l’Atelier national d’information et de sensibilisation des parlementaires sur la prise en compte des droits des peuples autochtones

Photos de famille
PAR Deskeco - 30 oct 2020 18:11, Dans Développement durable

Les députés et sénateurs membres du Réseau des Parlementaires pour la Gestion Durable des Ecosystèmes Forestiers d’Afrique Centrale (REPAR-RDC), ont pris part, du 28 au 30 octobre 2020 au Salon Congo de l’hôtel Pullman à Kinshasa, à l’Atelier national d’information et de sensibilisation des parlementaires sur la prise en compte des droits des peuples autochtones dans la gouvernance forestière et environnementale en République Démocratique du Congo.

Ces assises ont été organisées à l’initiative de la Coordination nationale du Réseau des Parlementaires pour la Gestion Durable des Ecosystèmes Forestiers d’Afrique Centrale (REPAR-RDC), avec le soutien du projet GIZ-appui à la COMIFAC et du Programme de maintien de la Biodiversité et Gestion durable des Forêts (BGF) dans l’optique de « susciter l’intérêt des membres des Commissions parlementaires : sociale et culturelle, Environnement, tourisme, ressources naturelles et développement durable, Droits de l’homme, politique-administrative et juridique de l’Assemblée Nationale de la RDC sur l’importance de la prise en compte des droits des Peuples Autochtones dans la gouvernance des forêts et de la biodiversité au regard des enjeux internationaux, régionaux et nationaux ».

Après trois jours des discussions et des échanges, les participants ont formulé les recommandations suivantes : 

  • Donner une définition claire et précise de la notion d’autochtone qui cadre avec le contexte national ;
  • Associer à ce cadre légal un glossaire nécessaire pour donner du contenu à des concepts complexes afin d’être compréhensible par tous ;
  • Assurer une transparence entre les parties prenantes à la promotion de la prise en compte des droits des peuples autochtones dans la gestion durable des forêts et de l’environnement ;
  • Développer des mécanismes qui permettent aux populations autochtones et communautés locales de s’adapter au contexte mondial pour garantir leur épanouissement socioculturel et économique ;
  • Mettre en place une cellule intersectorielle et multidisciplinaire d’appui aux mesures d’application.

Lors des ateliers, les travaux ont porté respectivement sur : le cadre légal international et sous régional de prise en compte des droits des Peuples Autochtones dans la gouvernance forestière et environnementale ; la problématique des droits socioéconomiques dans les engagements internationaux de la RDC sur la protection des droits des peuples autochtones : les acquis de l’Examen Périodique Universel (des Cycles 2014 et 2019) de la RDC au Conseil des Droits de l’homme ; le mode traditionnel de gestion des espaces de vie des peuples autochtones pygmées en RDC ; le processus d’élaboration de la proposition de loi portant promotion et protection des droits des Peuples autochtones en RDC ainsi que le résumé de ladite proposition ; l’introduction à la problématique des connaissances, innovations et pratiques locales et autochtones dans la conservation de la biodiversité en Afrique centrale ; le partage d’expériences de la République du Congo en lien avec la Loi n° 5-2011 du 25 février 2011 portant promotion et protection des droits des populations autochtones ;  le partage d’expériences de la République Centrafricaine sur la protection des droits des peuples autochtones en rapport avec  la Convention 169 de l’OIT ; les expériences du REPAR dans l’accompagnement des processus en faveur de la prise en compte des Peuples Autochtones dans la gouvernance forestière et environnementale.

Au lancement comme à la clôture de l’atelier, c’est le rapporteur de l’Assemblée nationale, Célestin Musau, représentant de la présidente Jeanine Mabunda, qui a présidé les cérémonies. Les participants sont venus de la RDC, du Congo Brazzaville, de la République centrafricaine et du Cameroun.

Contexte

Les forêts tropicales du Bassin du Congo, connues pour leur biodiversité exceptionnelle, hébergent des chasseurs-cueilleurs autochtones connus entant que « Groupes pygmées » d’Afrique centrale depuis des milliers d'années. Au fil du temps, ils ont développé une relation intime synergique avec le territoire qu’elles occupent, en établissant un lien vital avec les forêts et les cours d’eau dont dépend leur subsistance. Cette interaction étroite a défini les valeurs et l’organisation sociale de ces communautés et créé des systèmes de connaissance de l’environnement traditionnels sophistiqués et une compréhension approfondie de ces paysages fragiles : cet héritage fait d’eux des partenaires idéaux des efforts de conservation et de protection de la forêt et écosystèmes d’Afrique centrale. Les pays d’Afrique centrale, membres de la COMIFAC ont élaboré un plan de convergence pour la période de 2020-2025 dont la valeur porte sur l’atteinte de la transformation structurelle des économies nationales, du développement d’instruments de financement durable, de la stabilisation du taux de déforestation et de dégradation des forêts, de l’amélioration des conditions de vie des populations des pays de la sous-région.

Parmi les enjeux susceptibles de compromettre les efforts de développement de la sous-région, figurent les effets néfastes du changement climatique et de la désertification, le grand braconnage transfrontalier, la persistance de l’exploitation forestière illégale, ainsi que la sécurisation des droits fonciers des populations locales et autochtones. En République Démocratique du Congo, les peuples autochtones pygmées constituent le groupe reconnu comme étant les premiers habitants. Face à la vulnérabilité de ce groupe, l’Assemblée Nationale a entrepris l’élaboration d’une Loi visant promotion et protection de leurs droits.

Amédée Mwarabu

Notre illustration montre la photo de famille prise au lancement des travaux entre les députés et sénateurs membres du REPAR-RDCles délégués de la GIZ, de la COMIFAC et du BGF  

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