RDC: Global Battery Alliance compte lever des fonds pour des projets alternatifs au travail des enfants dans les mines

willy kitobo
PAR Deskeco - 12 oct 2020 13:20, Dans Mines

Le ministre des Mines, Willy KITOBO SAMSONI, a reçu en audience le vendredi à Kinshasa le Représentant de l’UNICEF, Édouard Beigbeder, venu avec une délégation de 4 personnes pour échanger sur les actions à mener sur le terrain et financées par les membres de Global Battery Alliance, rapporte la Cellule de communication du ministère des Mines.

Les hôtes du ministre ont commencé par expliquer la volonté des membres de Global Battery Alliance de s’impliquer activement dans la lutte contre le travail des enfants dans les mines de cobalt artisanal en RDC. Pour eux, ils trouvent que c’est une obligation de s’impliquer pour rendre l’extraction du cobalt artisanal responsable ; ce qui éviterait l’achat par leurs membres, qui sont des consommateurs finaux, du cobalt obtenu dans des conditions où les droits des enfants ne sont pas respectés.

Bien plus, à en croire cette délégation, Global Battery Alliance a décidé de lever des fonds pour financer des solutions alternatives qui éviteraient la problématique de travail des enfants dans les mines en République démocratique du Congo.

En réaction, le ministre des Mines a accueilli favorablement cette initiative, en rappelant que son point de vue donné à Global Battery Alliance au cours de la Conférence International de Davos, en Suisse, reste d’actualité.

Au cours de l’entretien avec les membres du GBA, Willy Kitobo a signalé que la RDC a déjà adhéré aux Principes Volontaires sur la sécurité et les droits de l’homme et a même rappelé qu’il revient d’une mission en Suisse pour des discussions sur des thématiques similaires.

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Le ministre des Mines a, en outre, signifié à ses hôtes que depuis Novembre 2019, le gouvernement Congolais avait pris par décret, des mesures de renforcement de la règlementation de l’activité artisanale des substances minérales stratégiques avec la création de l’ARECOMS (’Autorité de Régulation et du Contrôle des Marchés des Substances minérales stratégiques ) et EGC (Entreprise générale du cobalt), deux structures qui permettront dans leur travail d’assainir et formaliser l’exploitation du cobalt artisanal.

Pour lui, l’ARECOMS est l’établissement du ministère des mines avec lequel tous les partenaires œuvrant dans la lutte contre le travail des enfants dans les mines artisanales et la traçabilité des substances minérales stratégiques devront collaborer pour mener toutes les actions sur terrain.

Rappelons que la RDC est un grand producteur de trois minerais stratégiques (le cobalt, le germanium et le coltan) contribuant à la fois à la modernisation et à la mitigation du changement climatique. Ces minerais subissent les effets des spéculations sur le marché international et souvent, la RDC ne profite pas suffisamment de leur exploitation et leur commercialisation étant donné qu’elle ne participe pas leur contrôle et toutes les mines sont gérées par les multinationales et les opérateurs miniers étrangers. La position stratégique de ces minerais, plus particulièrement le cobalt et le coltan, pour tout ce qui est électronique, ont poussé la RDC à classer ces minerais comme substances minérales stratégiques, en plus du germanium, à travers le Décret n° 18/042 du 24 novembre 20181. Pour assurer la régulation et le contrôle de ces minerais dits stratégiques, le Premier Ministre a signé deux Décrets : le Décret n° 19/15 du 05 novembre 2019 portant mesures de sauvegarde des activités relatives aux substances minérales stratégiques d’exploitation artisanale et le Décret n° 19/16 du 05 novembre 2019 portant création de l’ARECOMS.

 

Global Battery Alliance rassemble des entreprises de premier plan tout au long de la chaîne de valeur des batteries avec des gouvernements, des organisations internationales, des ONG et des universitaires pour façonner activement une chaîne de valeur des batteries qui alimente le développement durable.

Dix principes directeurs couvrant des questions allant de la récupération circulaire des matériaux des batteries, de la transparence des émissions de gaz à effet de serre et de leur réduction progressive, à l'élimination du travail des enfants et du travail forcé ont été approuvés par 42 organisations membres en janvier 2020.

S'appuyant sur ces principes, ainsi que sur les conclusions du rapport d'analyse «Une vision pour une chaîne de valeur durable des batteries en 2030» , toutes les activités de l'Alliance visent à: Mettre en place une chaîne de valeur circulaire des batteries comme moteur majeur de la réalisation de l'Accord de Paris ; Mettre en place une économie sobre en carbone dans la chaîne de valeur, créer de nouveaux emplois et une valeur économique supplémentaire ; Protéger les droits de l'homme et le développement économique conformément aux objectifs de développement durable des Nations Unies.

Amédée Mwarabu

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