Le suffrage universel indirect à n’importe quel niveau et le régime semi-présidentiel sont autant anti-sociaux qu'anti-économiques (Tribune de Jo Sekimonyo)

jo sekimonyo
PAR Deskeco - 22 sep 2020 17:13, Dans Analyses

Mon objectif en RDC a toujours été de dévoiler les mystérieuses combinaisons des défaillances dans l’esprit de l'État congolais et l’état pauvre des consciences des acteurs politiques, sociaux, religieux et économiques, tout en ne niant pas la valeur des innovations qui sont possibles aux congolais et sauvegarder les futures opportunités pour mes compatriotes. Mon amour pour ma patrie sera certainement remis en question à cause de ma nouvelle croisade passionnée contre tout investissement en RDC.  

Pourquoi tant d’autres comme moi commencent à plaider contre ou empêcher les gens d'investir en RDC ? Es ce un acte antipatriotique ? C’est que personne ne devrait perde du temps et de l'argent dans un système qui est plus qu'avant perfectionné pour récompenser abondamment les bandits et déclencher constamment des bagarres politiques pendant qu’on égorge partout en RDC et tous les fonctionnaires misent sur la ruse pour s’enrichir. Quoi de plus pénible qu’une expérience terrible en tant qu'investisseur ou entrepreneur national ou étranger entre les mains de ceux qui devraient fournir un surplus social. Le gouvernement Congolais semble ignorer de ce fait que des millions d'opportunités s'évaporent au détriment des plusieurs générations à venir et ceci équivaut à un génocide social et économique. 

Le soubassement idéologique de l’essor économique de la RDC du régime Kabila m’était personnellement très frustrant étant donné que la référence mettait en premier plan la modernisation de la RDC et le fouet au lieu de l'amélioration des moyens de subsistance congolais et la carotte. En politique économique contemporaine, cette approche n’a ni sens ni mérite. Il est clair qu’après aperçu des collines de déchets sociaux et économiques qu'ils ont généré, les barons du système ont catégoriquement refusé de faire face au verdict du souverain primaire. Pour une nation à parois tribales complexe et multicouche, le suffrage universel indirect à n’importe quels niveaux ainsi que le régime semi-présidentiel sont autant anti-sociaux qu'anti-économiques. Nous devons à tout prix avoir referendum enfin de corriger les multiples défigurations de notre marché des idées, notre démocratie. 

Dès le départ, on présageait déjà dire un jour du président Felix Tshisekedi, au terme de son mandat, il a baissé drastiquement le taux de chômage, réformé globalement le système d’enseignement et de retraite, réorienté les objectifs de l’administration publique, brisé les barrières émotionnelles entre les tribus et les classes sociales, et ainsi, il a rehaussé l'économie nationale. Mais hélas aujourd’hui, tout parait nous rassurer tristement du contraire. Le plan directeur et idéaux Tshisekediens sont de plus sinistres pour ne pas dire nauséeux sur tous les fronts. À ce stade, le temps est écoulé pour réparer l'espoir brisé des Congolais. Les manigances autour du covid-19 démontrent la prédisposition de l’état congolais, si pas son engagement à toujours pointer dangereusement le pistolet politique vers la mauvaise direction, se tirer une balle dans la jambe en termes d’économique nationale et deux ou trois fois presque dans la tête sur le plan social.  

Ce qui se passe, c'est que le président Félix Tshisekedi et sa clique sont obsédés par une appétence d’accomplir la tâche énoncée dans l’article 69 de la constitution « Le Président de la République est le Chef de l'État. Il représente la nation et il est le symbole de l’unité nationale. Il veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des Institutions ainsi que la continuité de l’Etat. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de la souveraineté nationale et du respect des traités et accords internationaux. » Celui-ci se traduit de nos jours par le partage juste et équitable du « gâteau » entre le FCC et le CACH. 

Contrairement à son prédécesseur, on attendait du Chef de l'État de la République qu'il accorde la priorité à la réorientation du pacte national autour de l’article 36 « Le travail est un droit et un devoir sacrés pour chaque Congolais. L’État garantit le droit au travail, la protection contre le chômage et une rémunération équitable et satisfaisante assurant au travailleur ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine, complétée par tous les autres moyens de protection sociale, notamment, la pension de retraite et la rente viagère. » Et surtout il devait faire en sorte que « Tout Congolais a le droit et le devoir de contribuer par son travail à la construction et à la prospérité nationales. » Ce dernier paragraphe de cet article veut formellement dire, façonner un écosystème qui favorise et protège l’entreprenariat congolais au lieu du contraire qui est une triste réalité hier comme aujourd’hui pour les individus et les PMEs.  

Ceux qui devraient l'inciter ou l'aider à se concentrer sur l'essentiel sont ceux qui offrent le plus de divertissement cérébral écœurant. Au lieu d'un débat cérébral passionné autour de l'article 36 de la Constitution, qu'avons-nous ? Des membres du clergé qui prêchent au grand jour la haine tribale. Quoi de plus ignoble et pathétique que l'échange de coups de feu entre M. André Mbata Mangu et M. Raphaël Nyabirungu Mwene Songo pour plaire à leurs sponsors tout en s'accrochant au badge académique vénéré de professeur des universités qui équivaut au tiers monde à être omniscient. Je ne sais plus quoi dire de la passivité de LAMUKA tout comme des médias congolais. Ils ont tous démontré à quel point l’élite congolaise ne sont pas pertinente au développement social et économique de la RDC et à quel point leurs contributions ont été toujours toxiques pour l'état d'esprit congolais.  

Il vaut la peine de hurler qu’il n'y a pas des riches ou pauvres Congolais. On a plutôt des moins pauvre et trop pauvre car tous manquent d'objectifs qui va au-delà de répondre au besoin personnel sans une goutte d'humanisme. C'est ainsi que la définition de la politique et de la compétition qui prime en RDC est encore terriblement primitive. La nation congolaise ne sait sortir de la période d’idolâtrie politique, délires tribaux et de narcissisme économique.  

2023 est juste au coin. Nous ne nous tuerons pas tous. Les jeunes âmes qui contemplent pour devenir le prochain président et leurs équipes devraient déjà se demander comment faire naître une nouvelle génération ou race de congolais qui auraient un besoin urgent de résoudre un problème de la société ou de créer et de satisfaire un besoin mondial. Dans une élémentaire démocratie tout comme dans une barbare tyrannie, un Chef de l'État doit comprendre que les citoyens de leur nation ont moins foi en ses dires qu'en ses convictions. L'historique des faits de ses prédécesseurs devraient leur fournir des principes social, politique et économique d'avenir pour rendre leur mandat mémorable. Le prix à payer pour l’envol économique de la RDC est loin d’être d’abattre la démocratie ou les congolais.  Il est plutôt nécessaire de construire une piste de décollage et d’atterrissage solide sur les fondamentaux d’économie politique. Ceci veut tout simplement dire la priorité est l'amélioration des moyens de subsistance des Congolais et la carotte. C'est la seule voie pour que les prochains Jeff Bezos, Kiran Mazumdar Shaw, Jack Ma, Aliko Dangote et Oprah Winfrey soient Congolais.  

Jo M. Sekimonyo 

www.sekimonyo.com

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