RDC : le ministre du Portefeuille plaide pour la cession des permis miniers de la SOKIMO à. AJN RESSOURCES INC

pancarte sokimo
PAR Deskeco - 20 juin 2020 10:45, Dans Actualités

Alors que plusieurs ONGs l'ont dénoncé et demandé son annulation pure et simple, le ministre du Portefeuille a sollicité du Conseil des ministres un "avis favorable" pour la cession des permis miniers de la SOKIMO à la société canadienne AJN Ressources inc.

Le ministre du Portefeuille,  Kuete Nyimi Bemuna, a sollicité, au cours du Conseil des ministres du vendredi 13 juin, l'avis favorable du gouvernement pour la cession des permis miniers de la SOKIMO (Société de kilo-moto) à l'entreprise AJN Ressources Inc. afin de lever du "cash flow" susceptible de lui permettre de mener des recherches et relancer la production

"En conclusion, le Ministre de portefeuille sollicite du Gouvernement l’avis pour lister un actif en bourse via le « véhicule financier » AJN RESOURCES » en vue de mobiliser du cash flow susceptible d’aider la SOKIMO à parfaire la recherche et éventuellement commencer la production dans KIBALI SUD", rapporte le compte rendu du conseil des ministres.

Précisons qu'après débats et délibérations, le dossier a été envoyé pour concertation auprès du Président de la République et du Premier Ministre avant la décision finale du Conseil des Ministres.

En effet, au cours de ce Conseil des ministres, le ministre du Portefeuille a fait le point sur la situation de la SOKIMO et proposé les pistes de solutions pour relancer cette entreprise publique.

"S’agissant des recommandations, le Ministre a estimé que la solution idéale envisageable passe par le regroupement des actifs (gisements) de la SOKIMO en trois catégories.  La première catégorie concerne les gisements de ZANI KODO, Watsa, et Nizi. Un actif fera l’objet d’une introduction en bourse via un « véhicule financier » qu’est la firme AJN RESOURCES INC, de droit Canadien, listée en bourse des valeurs canadiennes. La deuxième catégorie portera sur des négociations en vue de trouver une solution en ce qui concerne les permis litigieux. La troisième catégorie concerne les périmètres miniers libres sur lesquels la Société BARRICK, qui est en partenariat avec SOKIMO, peut mener des recherches pour la détermination de certification de réserve", a soutenu le ministre du Portefeuille devant le Conseil des ministres.

En date du 18 janvier 2020, la SOKIMO et AJN Ressources Inc ont signé un protocole d’entente pour la conversion de ses droits en participation directe. Au terme de cette Cette transaction, 13 permis miniers de la SOKIMO devraient être cédées à AJN Ressources Inc pour environ 20 millions de dollars canadiens soit 18 millions USD. Les ONG ont crié au bradage du patrimoine minier de la SOKIMO.

De son côté, le ministère du Portefeuille avait qualifié de "simple déclaration" ce protocole d'accord.

"Il s'observe depuis quelques temps, une agitation injustifiée dans certains milieux, les réseaux sociaux et les journaux autour de simples déclarations d'intention entre la Société Minière de Kilo Moto" SOKIMO " une société commerciale, libre de réfléchir sur tout modèle économique pouvant assurer sa survie et son développement à travers un accès aux dividendes d'une part, et AJN Société listée en bourse au Canada, d'autre part", avait écrit le directeur de cabinet du ministère du Portefeuille, Kabasele Bakenza, dans son communiqué de presse daté du 2 mars 2020.

Selon le ministère du Portefeuille, à ce stade là , "il n'y a aucun engagement définitif, si ce n'est qu'une déclaration d'intentions entre les deux parties qui exigerait, pour sa concrétisation toute une procédure suivante : l'approbation de la transaction par le Conseil d'administration d'abord ensuite l'entérinement par l'assemblée générale et enfin le quitus du gouvernement représenté par le ministère du Portefeuille".

Face à ce protocole d'entente, les deux coassociés de la SOKIMO à Kibali Gold Mines, Barrick Gold Corporation et Anglo Gold Ashanti, ont fait des communiqués pour protester contre cette transaction. 

Ensuite, les ONG notamment "Le Congo n'est pas à vendre" et la COGEP (Coalition pour la Gouvernance des Entreprises Publiques du secteur extractif) ont unanimement interpellé le président de la République et le Premier ministre pour l'annulation de ce protocole d'accord entre la SOKIMO et AJN Resources Inc. 

Amédée Mwarabu

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