RDC : Félix Tshisekedi appelle le gouvernement à travailler sur la stabilité du cadre macroéconomique et sur le soutien aux secteur porteurs de croissance

Félix Tshisekedi en conseil
PAR Deskeco - 06 juin 2020 10:20, Dans Finances

Le président de la République, Félix Tshisekedi, s’est préoccupé, au cours de la 34ème réunion du Conseil des ministres tenue par vidéoconférence le vendredi 6 juin sous sa direction, des effets de la covid-19 sur l’économie nationale en appelant le gouvernement Ilunkamba a travailler désormais sur deux principaux axes « visant d’une part la stabilité du cadre macro-économique et d’autre part, la relance de l’économie nationale en misant sur la réduction de notre dépendance aux exportations et le soutien aux secteurs productifs, porteurs de croissance ».

« Le Chef de l’Etat, au vu des conséquences néfastes de la pandémie de Covid-19 sur les économies du monde, en ce compris celles de la République Démocratique du Congo, a engagé le Gouvernement à travailler sur la nouvelle stratégie articulée sur deux principaux axes visant d’une part la stabilité du cadre macro-économique et d’autre part, la relance de l’économie nationale en misant sur la réduction de notre dépendance aux exportations et le soutien aux secteurs productifs, porteurs de croissance », note le compte rendu du Conseil des ministres de vendredi 6 juin.

Le gouvernement Ilunkamba a été investi le 6 septembre 2019. Tout naturellement la stabilité du cadre-macroéconomique et le soutien aux secteurs porteurs de croissance ont toujours fait partie de sa stratégie de gouvernance. Cependant, il sied de constater que l’Exécutif national est loin d’enregistrer des résultats probants depuis qu’il est en fonction. Pire, le gouvernement ne cesse d’enregistrer de revers qui déséquilibre le cadre macroéconomique depuis le début de l’année 2020.

Depuis le début de l’année, le gouvernement a enregistré des déficits budgétaires successifs durant les quatre premiers mois de l’année. En cumul annuel à fin avril 2020, le Trésor public accusait un déficit de l’ordre de 620 milliards USD (environ 335 millions USD). De même, le franc congolais a perdu 6,8% de sa valeur entre fin décembre 2019 au 30 avril 2020.

Tout aussi, la faiblesse de la mobilisation des recettes publiques fait que le gouvernement ne finance pas les secteurs porteurs de croissance. Les revenus de l’Etat vont principalement dans le financement du fonctionnement des institutions de la République et les rémunérations des fonctionnaires de l’Etat.

A noter que durant les quatre premiers mois de l’année, le l’Exécutif national n’a pu dépenser qu’à peine 1 941 498 243 642 FC (1,049 milliard USD) contre les prévisions linéaires de 5 741 749 349 096 FC (3,103 milliard USD), soit un taux d’exécution de 33,8%.

Le gouvernement prépare un Collectif budgétaire qui sera déposé incessamment au Parlement pour corriger son budget 2020  qui a été surestimé même indépendant de la crise de covid-19. Pour atteindre les assignations des recettes qui découleront de ce Collectif budgétaire, le Premier ministre a promis, devant les sénateurs le 26 mai, de le faire accompagner des réformes rigoureuses susceptibles d’assurer la maximisation des recettes au cours du deuxième semestre de cette année.

« Il est vrai que la baisse des recettes à partir du mois de mars s’explique essentiellement par des mesures d’atténuation des effets négatifs de la COVID-19 pour le soutien de l’offre et le bien-être des ménages par le biais de l’exonération de tous impôts, droits, taxes et redevances sur l’importation et la vente des intrants et produits pharmaceutiques, ainsi que la suspension durant une période de trois mois de la perception de la TVA sur la vente de produits de consommation de masse.  La baisse du taux de mobilisation des recettes des deux premiers mois de 2020 résulte de la baisse dans l’effort de mobilisation et de la surestimation des prévisions budgétaires. Les prévisions du Collectif budgétaire que vous allez bientôt examiner seront plus rigoureuses et seront accompagnées des réformes et mesures concrètes en vue de la maximisation des recettes pour le reste de l’année », a promis le chef du gouvernement devant le Sénat.

Le Budget 2020 est tombé quasi désuet car le gouvernement est loin d’atteindre les 11 milliards USD qu’il s’est assignés lors du vote de cette loi des finances en décembre 2019. On le sait déjà, le Collectif budgétaire en préparation va réduire le budget 2020 de 35,4%, selon la communication du ministre du Budget lors du dernier Conseil des ministres du 22 mai. Certains analystes doutent de la capacité du gouvernement de réaliser 7 milliards USD de recettes en cette année 2020.

Amédée Mwarabu

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