L'état de droit ne nous amènera nulle part sans état de justice sociale (Tribune de Jo Sekimonyo)

JO Sekimonyo
PAR Deskeco - 27 mai 2020 17:01, Dans Actualités

Nous jonglons avec les variations de mots comme capitalisme, marxisme, marchés libres, panafricanisme, démocratie et même l’état de droit pour quelque raison que ce soit qui nous rend heureux et nous octroie une flaire intellectuelle. Soyons clairs, aucun être humain ne devrait être avantagé ou désavantagé dans la protection de ses droits sociaux, de sa liberté commerciale et de ses libertés politiques. Mais à cela dire la justice est la fondation du développement d’une nation,  c'est répéter un non-sens, sinon une de ces bruits stupidement.

Dred Scott, un nègre, tenta de poursuivre en justice pour sa liberté son propriétaire, en raison de son séjour prolongé dans des États et territoires où l'esclavage était illégal. En exposant son cas de manière si affreuse, il a ratifié l’idée selon laquelle l’être humain n’est pas une chose à laquelle tous les êtres humains ont le droit de jouir en vertu de la simple qualité d’être humain ; stupide ! Dans cette décision historique, la Cour suprême des États-Unis a rejeté la demande de Scott et a précisé que ni lui ni aucune autre personne d'ascendance africaine ne pouvait prétendre à la citoyenneté américaine parce qu'ils étaient des propriétés comme une chaise ou un cochon.

Selon Scott et la Cour suprême des États-Unis à cette époque, à moins qu’un groupe d’êtres humains vivants ne remplisse les prérogatives ambiguës d’être humain, ce sont des objets. Et cela était l’application de la loi, ou l’état de droit, renforçant une symbiose économique, l’esclavagisme. L’état de droit en soi ne nous amènera nulle part sans état de justice sociale et économique qui sont tous deux un grand luxe qu’une nation dont les individus ont en moyenne un revenu élevé s’offre.  

Alors que covid-19 efface quotidiennement des milliers de vies dans les pays développés, elle a donné aux pays du tiers monde une chance unique de réorienter ses priorités sociales et économiques et potentiellement de sortir des millions de personnes de la pauvreté. Hélas, le potentiel est une aptitude inexploitée. C'est par le simple fait que nous ne faisons pas de politique mais plutôt de l'idolâtrie et que nous avons tant déformer la démocratie qui est un marché des idées, devenue un simple champ de bataille de l'ego. Il y a partout des indications claires de l'intention de ne pas essayer d'améliorer la vie quotidienne des Congolais. Et cela peut être dit de haut de la pyramide jusqu’au plus bas. C'est comme si les Congolais avaient la passion de rester pauvres tant qu’il y a une minuscule chance d’avoir quelque chose à se vanter auprès de leurs voisins et amis, peu importe ce que cela signifie ou comment.

Une nouvelle espèce des congolais en ont marre des réponses et veulent des solutions, la clé n'est pas la duplication des institutions publiques, l'État est le problème, pas la solution, ni n'appeler des étrangers ou des chevaliers blancs à notre rescousse comme le président de la République le fait. Il ne faut pas plus espérer que la FCC deviendra soudainement un moteur social et économique pour la nation. Non seulement l'intention de l'union est une mauvaise prophétie, elle est en proie à des concepts erronés de développement et de nains intellectuels et de brigands étranges. Heureusement, M. Kabila est un bon et dur gardien de ce zoo. UDPS et son allié UNC, ou simplement CACH c’est un autre zoo.

Nous avons besoin d'une opposition politique avisée au lieu d'une opposition forte ou républicaine. Par malheur, ce que nous avons actuellement ne peut formuler aucune antithèse. Il n'y a rien à voir du côté des autoproclamés « intellectuels » qui ne sont que de beaux perroquets enivrants. On peut bien chercher à « renouveler » l’élite politique. Mais avec le même système de sélection, on aura encore des brutes politique venant des mêmes écoles d’ambitions sans idéologie ou agenda social ou économique.  

Que reste-t-il alors, comme on peut le demander ? Eh bien, les électrons libres qui harcèlent la conscience de chacun avec la contrexpertise des dogmes hérités ou adoptés politiques, sociales et surtout économiques. Quelque chose que les Congolais ont de plus en plus d'appétit à chaque coup de gueule qui leur est lancé. Je vous remercie !!!  Si nous redirigeons la moitié de la paranoïa et des efforts autour de la Covid-19 vers la malaria ou la malnutrition qui déciment des générations en Afrique Sub-saharienne, le deux seraient des mythes pour les générations à venir.      

Jo M. Sekimonyo
www.sekimonyo.com

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