Covid-19 en RDC : le calvaire des commerçants du Grand Bandundu à évacuer leurs marchandises vers Kinshasa suite aux mesures de restriction

Bus à masina
PAR Deskeco - 02 avr 2020 14:10, Dans Actualités

DESKECO.COM est allé à la rencontre des commerçants qui font Kinshasa et le Grand Bandundu afin de se rendre compte de la mise en œuvre des mesures de restriction arrêtées par le gouvernement dans le cadre des stratégies d'endiguement de la pandémie du Coronavirus. Il s'observe qu'avec ces mesures de restriction, les commerçants ont du mal à convoyer leur propre marchandises vers Kinshasa. Ce qui va certainement causer la pénurie des denrées alimentaires à Kinshasa dans les jours à venir.

Depuis la décision prise par le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, de mettre en quarantaine la ville de Kinshasa en plaçant des barrières au niveau des frontières afin d’éviter la propagation de la pandémie du Coronavirus, une pénurie des denrées alimentaires se constate petit-à-petit dans la capitale.Dans les parkings des camions cargos en provenance du Grand Bandundu, situés à Masina, à l’Est de Kinshasa, les commerçants se plaignent du manque des marchandises sur le lieu. 

Les commerçants rencontrés sur le lieu craignent une grande pénurie des denrées alimentaires à Kinshasa si les mesures interdisant les commerçants d’être à bord des camions qui transportent leurs véhicules ne sont pas levées. Ils appellent le ministère de la Santé publique à proposer des solutions adéquates pour résoudre cette situation.  

« Nous demandons à l’Etat de sursoir la mesure empêchant les commerçants de monter à bord des camions transportant leurs marchandises, sinon Kinshasa va connaitre une grande pénurie des denrées alimentaires. Il faut que le ministère de la Santé publique installe ces agents au niveau des barrières afin que les commerçant testés positifs soient empêchés d’atteindre Kinshasa. Et que les commerçants testés négatifs atteignent Kinshasa pour nous ravitailler », a confié Jean, un commerçant de maïs, à DESKECO.COM.

Il précise qu’il est difficile pour les commerçants de faire vendre leurs marchandises par le canal des autres, sans leurs propres présences. 

« Nous faisons face à beaucoup des difficultés depuis que le Chef de l’Etat a pris la décision de placer des barrières au niveau des frontières du Grand Bandundu. Nous les commerçants, nous ne savons plus quoi faire. J’ai un ami qui a deux cents sacs de maïs au niveau de Kikwit qu’il doit lui-même ramener à Kinshasa pour vendre mais il ne sait comment sortir. Il n’y a pas des bus. Et il faut savoir qu’aucun commerçant n’accepterait qu’on puisse vendre sa marchandise à son absence », ajoute-t-il.

Pour lui, la mise en place des barrières à l'entrée de Kinshasa est à la base de la flambée des prix sur le marché car les commerçants ne digèrent pas ces mesures et craignent des pertes.

« Il y a des barrières au niveau de Mongata et du village communément appelé « 316 ». Si vous observez bien notre parking vous remarquez qu’il n’y a plus de pondu, mikungu, fufu, mbinzo et bien d’autres denrées alimentaires. Parce que ce sont des marchandises qui viennent accompagner de leurs propriétaires. C’est ce qui est à la base de la flambée des prix sur le marché. Aujourd’hui, l’huile de palm se négocie à 45 000 FC ou plus, un sac des braises passe 48 000 ou 50 000 FC et un sac de Fufu est à 100 000 FC. Avec la densité de la population de Kinshasa, une grande pénurie en denrées alimentaires se prépare », croit-il.

Les prix des denrées alimentaires flambent sur les marchés de Kinshasa depuis l’annonce, par le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, des mesures barrières afin de lutter contre la pandémie du Coronavirus. Cette surchauffe des prix inquiète plusieurs familles qui cherchent à s’approvisionner des produits de premières nécessités mais les prix ne sont plus les mêmes.

Jordan Mayenikini

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