RDC : le gouvernement et la BAD discutent de la relance effective du projet Inga 3 à Kinshasa

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PAR Deskeco - 10 mar 2020 08:54, Dans Finances

Les discussions continuent entre le gouvernement Congolais, la Banque africaine de développement et les sociétés engagées dans la réalisation du projet Inga 3. Après une rencontre en novembre 2019 à Johannesburg, au cours d’un boardroom organisé en marge d’Africa investment forum, la RDC et la BAD ont eu à échanger sur le développement du projet Inga 3  lors de deux ateliers à Abidjan successivement aux mois de décembre 2019 et janvier 2020. Et cette fois, il se tient, du 9 au 10 mars au Fleuve Congo Hôtel à Kinshasa, un atelier qui réunit toutes les parties prenantes dans l’ultime but de relance effective du projet Inga 3.

« Nous voici encore ce jour à Kinshasa aux fins de poursuivre les discussions relatives à la relance effective du projet Inga. En effet, à ce jour, le projet Inga 3 connait un net ralentissement dû notamment à : l’attente d’une option claire de la RDC quant à la puissance à adopter (4.8, 7.8, 11 ou 22 GW) ; un retard dans la réalisation des études complémentaires de préfaisabilité ;  une incertitude sur la demande du marché », a déclaré Eustache Muhanzi Mubembe, le ministre d’Etat des ressources hydrauliques et Electricité, à l’ouverture de cet atelier à Kinshasa.

Cette énième rencontre autour du projet Inga 3 poursuit entre autres objectifs : « 1. Financement des études complémentaires de préfaisabilité sur l’option de haute chute ; 2. Evaluation de l’actuel accord de développement en vue d’une meilleure adéquation entre la puissance, la demande du marché et les capacités technico-financières de développement en présence ;   3. Restructuration du projet d’assistance technique et adoption d’un accord formel spécifiant les rôles des parties dans le partenariat RDC-BAD sur le développement du projet Inga 3 ; 4. Le processus de recrutement du ou des nouveaux partenaires privés ;  5. Le Renforcement des centrales existantes Inga 1 et Inga 2 ;  6. L’adoption d’une matrice des responsabilités et d’un calendrier détaillé de mise en œuvre des mesures de développement du projet ». 

« Nous sommes engagés dans un Développement du projet en partenariat public privé en mode BOT avec le consortium Chine d’Inga 3 et le consortium ProInga   pour une puissance installée de 11 050 MW ; matérialisé à travers un accord de développement exclusif entre la RDC et le consortium signé le 16 octobre 2018.  Il sied de noter la Manifestation d’intérêt spontanée de « State Power Investment Corporation » (SPIC) actif dans la filière d’Aluminium en association avec un partenaire « Global Infrastructure Partners » (GIP) dans le financement des projets exprimée en fin d’année et qui permet de tabler sur une demande supplémentaire d’énergie de près de 10 000 MW, ce qui offre l’opportunité non seulement de redynamiser le projet dans son envergure initiale, mais aussi de le restructurer afin de tirer le profit de cette nouvelle donne. C’est pourquoi, mesdames et messieurs, nous réunissons ce jour un panel d’experts qualifiés triés à la volée pour proposer les voies et moyens de relance effective dans cette nouvelle perspective du projet Inga. Ainsi, à l’issue de cet atelier nous espérons voir jeter les bases d’une structuration efficiente, transparente et inclusive qui sera signée par les autorités compétentes de la RDC et de la BAD lors d’une réunion qui aura lieu dans les prochaines semaines », a dit le ministre des ressources hydrauliques et Electricité.

Les précédents ateliers d’Abidjan, entre le gouvernement de la RDC et la BAD, ont permis de préciser entre autres que : « la BAD renouvelle sa disponibilité à poursuivre le partenariat ; la RDC prend acte de la disponibilité de la BAD et s’en réjouit ; la BAD est prête à financer les études complémentaires à hauteur de 55 millions USD ; la BAD est disposée à accompagner la RDC en installant un expert en énergie à Kinshasa pour se consacrer au développement du projet d’Inga 3 ».

A propos de Inga 3

Des études de faisabilité ont été réalisées par le groupement Aecom-RSWI et EDF en 2013 sur le projet Inga 3. A travers un Traité signé entre la RDC et la RSA et ratifié par les parlements des deux pays, la RSA peut acheter jusqu’à 20% dans la société de projet de chaque phase. Le développement du projet se fait en partenariat public privé en mode BOT avec le consortium Chine d’Inga 3, ayant pour leader le groupe chinois « China Three Gorges international  corporation (CTGI) »  et le consortium ProInga ayant pour leader le groupe espagnol «Cobra ».

Le projet Inga 3 a pour caractéristiques : Puissance installée : 11 050 MW ; Période de construction : 6 à 7 ans ;  Investissements : 13,9 milliards de USD pour la partie centrale hydroélectrique à financer essentiellement par le développeur ; Revenus attendus pour la RDC : 1 à 1,5 milliards USD/an ; Nombre d’emplois à générer : plus de 10 000 emplois directs et 20 000 emplois indirects et induits ; Population affectée à déplacer et relocaliser dans les meilleures conditions : 37 000 personnes; dans les territoires de Sekebanza et Luozi ; Clients : la RDC (Miniers et Snel : 6 000 MW), la RSA (5 000 MW).

 Amédée Mwarabu

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