Covid-19 : la BAD appelle l’Afrique centrale agir sur le développement de compétences adaptées aux réalités économiques

afrique centrale
PAR Deskeco - 23 juil 2020 09:56, Dans Actualités

La Banque africaine de développement (BAD), dans son rapport « Perspectives économiques en Afrique 2020 » présenté la semaine dernière, appelle les pays de l’Afrique centrale à agir sur « le développement de compétences et de capacités adaptées aux réalités économiques ».

Ce rapport note que les prévisions de croissance pour l’Afrique centrale sont assombries par la pandémie de Covid-19 et que l’absence de diversification des économies, la faiblesse du capital humain, le manque d’emplois décents et de compétences appropriées sont des défis majeurs pour l’Afrique centrale, rapporte afdb.org, le site de la BAD.

Selon le rapport de la Banque africaine de développement, l’absence de diversification des économies, la faiblesse du capital humain, le manque d’emplois décents et de compétences appropriées sont des défis majeurs pour l’Afrique centrale. Le rapport recommande la mise en œuvre de programmes de développement des compétences et des capacités nouvelles adaptées aux réalités économiques, qui s’appuient sur les deux piliers principaux du capital humain : l’éducation et la formation d’une part, et la santé et la protection sociale, d’autre part.

Le rapport relève des dynamiques différentes sur la structure des emplois en fonction de l’activité économique principale des pays concernés. Les pays dits « agricoles » (Cameroun, République centrafricaine, RD Congo et Tchad) ont de faibles taux de chômage mais des taux très élevés de sous‑emploi, de travail informel et de vulnérabilité. Les pays « pétroliers » (Congo, Gabon et Guinée équatoriale) ont des taux de chômage relativement élevés, mais avec des emplois informels et une précarité plus réduite. Le rapport note aussi une inadéquation de l’offre de formation aux besoins réels des économies, et un faible niveau de financement public du système d’éducation et de formation.

Avant la pandémie, la Banque tablait sur une croissance de 3,5% du PIB réel de l’Afrique centrale en 2020. Depuis, le taux a été révisé à -2,5% dans la version le plus optimiste, soit une perte de 6,1 points de pourcentage, et à -4,3% dans le cas le plus pessimiste, soit une perte de 7,8 points.

Solomane Koné, directeur général Afrique centrale par intérim à la Banque africaine de développement a expliqué que plusieurs facteurs expliquent ce renversement de situation. « Ces projections sont négativement impactées par des facteurs externes liés à la baisse de la croissance mondiale, à la demande extérieure, aux réductions des investissements, etc, et au niveau interne par l’insécurité et l’instabilité politique, les problèmes de gouvernance économique, de déséquilibres macroéconomiques et le manque de diversification économique, etc. »

De son coté, le directeur du Département des économies‑pays à la Banque, Emmanuel Pinto Moreira, a ajouté que l’Afrique centrale a été touchée par la crise à travers cinq canaux essentiellement : la baisse des prix des matières premières, la chute des recettes touristiques, la baisse des transferts de migrants et des investissements directs et les difficultés dans le secteur financier. « Mais lorsqu’il y a une crise, il y a aussi des opportunités et la région peut profiter de cette situation pour renforcer son système de santé, maintenir la stabilité macroéconomique, renforcer l’intégration qui est une nécessité et investir dans le capital humain », a-t-il indiqué.

Rappelons qu’en 2019, l’Afrique centrale a enregistré un taux de croissance de 2,8%, contre 3,2% pour la moyenne continentale. L’an dernier, les principaux indicateurs macroéconomiques de la région se sont améliorés : inflation de 2,6 % -la plus faible de toutes les régions-, solde budgétaire excédentaire de 0,5 % du PIB -seule région non déficitaire- et déficit de la balance courante à 1,9 % du PIB, soit la meilleure performance du continent.

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