RDC : le financement du secteur privé par les banques peine à remonter en 2018, selon le FMI

PAR Deskeco - 17 nov 2018 15:21, Dans Actualités

Les banques commerciales ne financent toujours pas assez le secteur privé en République démocratique du Congo, selon les chiffres fournis par le Fonds monétaire international (FMI) dans son rapport “Perspectives économiques d'octobre 2018”.
"Le niveau de financement du secteur privé par les banques à dégringolé en 2017 et peine à remonter en 2018", a indiqué le représentant résident du FMI en RDC, Philippe Egoume, le vendredi 16 novembre lors d'un échange avec les professionnels des médias et la société civile.

"Le crédit en franc Congo a diminué très fortement", note l'expert du FMI.

Les crédits des banques au secteur privé en RDC ont atteint un pic en juin 2016 de 2,4 milliards USD, selon la banque centrale du Congo. Depuis, ces crédits ont dégringolé durant 2017 pour s'établir à environ 1, 75 milliards USD en décembre 2017 avant de remonter jusqu'à 2,1 milliards USD en juin 2018.

Les 2,1 milliards USD prêtés au secteur privé jusqu'en juin 2018 représentent environ 58% des dépôts effectués auprès des banques commerciales congolaises.

Une des causes de la baisse des crédits au secteur privé est, selon le représentant résident du FMI, "les  banques détiennent de moins en moins de liquidités en CDF suite à l'augmentation du coefficient des réserves obligatoires correspondant aux dépôts en devise".

"Le coefficient des réserves obligatoires s'appliquent aux deux types de dépôts, en franc congolais et en dollar. Sauf que les réserves à constituer auprès de la banque centrale sont seulement en franc congolais. Donc, si les banques commerciales n'ont pas assez de liquidités en franc congolais cela va faire que la disponibilité du franc congolais diminue...Il s'observe que le crédit en franc congolais diminue. Mais, il y a d'autres raisons. Les banques ne font pas du crédit pour plusieurs raisons. Une des raisons principales est est-ce qu'elles pourront se faire rembourser ? Est-ce que le projet est bancable ?", à confié Philippe Egoume.

Les coefficients des réserves obligatoires sur les dépôts en devises à vue et à terme sont fixés respectivement à 13,0% et 12,0% par la banque centrale. Ceux sur les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme sont fixés à 2,0 % et 0%.

Quant aux créances litigieuses des banques au secteur privé, elles ont atteint un pic en décembre 2016 de 325 millions USD, selon les chiffres de la banque centrale. Ces créances litigieuses sont estimées à environ 220 millions USD en juin 2018. A cette échéance, les créances litigieuses représentent 10,5% des crédits au secteur privé.

Amédée MK

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